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[FB ] Apres la fille suprise, voila la soeur suprise...

Emma Lockwood
   https://growupforum.forumactif.com/t1455-emma-lockwood  
RP
Habitation : petit appartement sur Lower Manhattan
Infos diverses : * Physiquement Emma fait 1m61 et pèse dans les 50 Kg. C'est une brune aux yeux verts.
* Emma ne sort pas beaucoup en dehors de son travail.
* Elle aimerait bien devenir interne et attend la validation de ses acquis que son responsable fait trainer.
* Elle est d'une grande maladresse sur tout ce qui touche les relations sociales en dehors du cadre de son travail.
* Derrière ses allures de fille sage, Emma a tendance a mentir facilement et a ne pas avoir froid aux yeux quand elle pense que c'est pour la bonne cause.
*Elle une peur phobique de l'eau.
*Elle est désespérément amoureuse du père de sa fille mais le pense homosexuel.
*Elle est obligée de voler des médicaments pour payer un maitre chanteur.
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Célébrité : Felicity Jones
Crédits : moi même
DC : non
HRP
Emma Lockwood
Le 911

Cela m’avait pris plusieurs heures pour faire le trajet. Poser une demi-journée n’était pas raisonnable mais impossible de venir ici sans cela. Je descends du bus pour finir à pied ce qui relève plus du périple qu’autre chose, afin d’atteindre le centre de desintox ou Liam a décidé de faire sa cure. Il me faut encore pas loin d’une demie heure pour atteindre l’endroit et j’ai un hoquet de surprise en découvrant le bâtiment. Si cela m’avait paru impressionnant sur leur site internet, les photos étaient loin de rendre justice au lieu.

L’établissement est vraiment somptueux, du genre à couter un an de mon salaire pour le mois. Je ne sais pas comment Liam a pu trouver l’argent pour se payer cela, mais je suis plus que soulagée qu’il soit ici et pas dans un de ces centres sociaux sans réel encadrement. Je me suis renseignée un peu avant de venir, ils ont une approche qui m’a semblé saine et des médecins compétents pour guérir des addictions dans le respect de leur patient. C’est une vraie chance pour Liam de se sevrer pour de bon.

J’avance dans l’allée sans savoir si les voitures de marques que je vois garées sont celles des médecins, des visiteurs ou des patients.  Un petit panneau indique le lieu pour les visites. C’est presque timidement, accrochée au large sac bien rempli que j’ai portée depuis mon départ, que je suis la direction de la flèche. Je ne me sens absolument pas à ma place ici. J’avais appelé le centre pour savoir si Liam pouvait recevoir des visites. A priori, seule la famille proche était acceptée. Sur le moment j’avais été prise de cours et avait pensé renoncer. Et puis, j’avais repensé à ses années de luttes contre le cancer, me rappelant un peu trop ses moments de doute et son besoin de soutien. C’est, au final, sur un coup de tête de que m’était décidée.

J’arrive a l’accueil et je sens l’employée en face de moi me considérer avec un dédains affichée. Dans ce que j’avais de « plus chic » comme vêtements, j’essaye de prendre un air sur de moi pour lui demander :

« Bonjour, je suis Melle Keller, je viens voir mon frère Liam, j’avais appelé pour prévenir de ma visite. »

J’avais juste dit « Mme Keller » au téléphone sans entrer dans les détails. La femme prend un temps pour compulser le registre. C’est un supplice. Je reste avec un sourire figé à attendre, me sentant affreusement coupable de mentir avec autant d’aplomb. Des années à mentir font que je fais ça bien, mais ça ne veut pas dire que je le vie bien. Elle finit par cliquer sur son PC et me demande avec une voix mielleuse si j’ai une pièce d’identité sur moi. Je la regarde avec un air hautain comme si elle venait d’insulter ma mère :

« Pardon ? Vous ne voulez quand même pas que je passe sous le détecteur de métaux tant que vous y êtes ? Vous avez peur de quoi ? Que j’essaye d’enlever celui qui arrachait la tête de mes poupées quand nous étions enfant ? Déjà que les parents me forcent a venir le voir alors vous savez quoi, je vous laisse les appeler pour leur dire que je n’ai pas pu et leur expliquer… »

Je fais mine de chercher mon téléphone avec un aplomb qui cache ma fébrilité, si je sors mon I Phone qui date d’une autre époque, tout va vite s’écrouler. J’espère qu’elle mettra mes tremblements sur le compte de mon agacement. La femme semble marcher et est visiblement inquiète de déplaire.

« Non, non Melle…excusez-moi…  attendez, je le fais prévenir… »

Elle prend sont téléphone pour qu’on aille chercher Liam car sa sœur est là pour le voir. Pourvu qu’il ne fasse pas d’impair. En attendant, on me conduit dans un salon spacieux avec une vue incroyable. Je vois bien la femme loucher sur mon sac trouvé en supermarché qui renferme une contrebande que je pense licite pour aider Liam. Toujours dans mon rôle, je me sens obligée d’enfoncer le clou :

« Dior et Vuitton, c’est tellement dépassé, je ne prends plus que des petits créateurs indépendants. Si vous aimez, je vous donnerais l’adresse de leur atelier a LA, ils font des choses IN CROY ABLE… »


Elle décline, tant mieux, je suis en roues libres là. Quand elle me laisse, je suis un paquet de nerfs a attendre de savoir si c’est Liam ou des vigiles qui vont venir. Je n’ai pas encore réalisé que je n’ai surement aucune légitimité a être ici et que ce n’est pas pour rien que les visites se limitent a la famille proche.


Liam Keller
   https://growupforum.forumactif.com/t950-liam-keller-mieux-vaut-des-remords-que-des-regrets-alors-vivons-comme-si-demain-n-existait-pas  https://growupforum.forumactif.com/t1183-liam-k-fragments-d-existence  
RP
Habitation : Un appartement à Greenwich Village avec deux chambres, l'une étant aménagée spécialement pour ta fille. Décoration de princesse, peluches en pagaille et photo ci et là, tu as particulièrement heureux de voir la petite s’émerveiller devant tes choix. Depuis quelques semaines, tu partages ton appartement avec les deux femmes de ta vie, ce qui te comble de joie malgré l’aspect « collocation » que revêt votre cohabitation.
Infos diverses : - Williamson Junior Keller est l'identité complète notée sur son ID, mais il a horreur de ce prénom et se fait appeler Liam.

- Vous retrouverez son nom sur différents bouquins présents dans les librairies du pays et au-delà. Il s'agit de grandes envolées métapsychologiques ennuyantes écrites par ses parents pour crier au monde leur fierté quant à leur fils aîné et leur déception pour le second.

- De ses 17 à 21 ans, il a lutté contre un cancer virulent, mais il a refusé de se laisser abattre, prenant les traitements sans sourciller et gardant sa bonne humeur. Seules les douleurs ont finalement eu raison de lui, et les anti-douleurs devinrent ses meilleurs amis. De cette épreuve il lui reste une belle cicatrice sur le crâne, endroit précis où les chirurgiens sont passés pour essayer de retirer la tumeur, mais qui est à présent parfaitement camouflée par sa tignasse. Les migraines récurrentes qui l'accompagnent sont également un malheureux souvenir dont il ne peut se défaire, il essaie néanmoins de les combattre par le port de lunettes de temps à autre.

- Flanqué à la porte par ses parents quelques temps seulement après sa rémission, ces derniers souhaitaient provoquer chez lui un électrochoc afin de le pousser à reprendre le chemin de l'université. Cependant, Liam préféra partir profiter de sa seconde chance en parcourant l'Amérique du Sud. C'est au Brésil qu'il se prit de passion pour le surf et c'est au Mexique qu'il fit une overdose l'expédiant immédiatement dans une cure de désintoxication. La contrainte n'étant pas un moteur de guérison, ce fut un échec cuisant.

- C'est en 2018 qu'il retourna de lui-même dans cet établissement après avoir découvert sa paternité. Il avait une fille de deux ans, désormais, l'adorable Théa en a 5 et, bien qu'il ne la voie pas autant qu'il le souhaiterait, elle est la prunelle de ses yeux, la force lui hurlant de ne pas flancher face à ses vieux démons.

- Il est végétarien.

Célébrité : Will Higginson
Crédits : avatars : CHEEKEYFIRE
DC : Matt Roja - Enzo Forzalli - Billie Davis - Elena Flores - Diego Arriaga - Jackson Blake - Nathanaël Wellington
HRP
Liam Keller
Le 911

Après la fille surprise, voila la soeur surprise...
Emma Lockwood & Liam Keller


Depuis qu’il avait mis un orteil dans ce centre, il avait voulu abandonner des dizaines de fois. Le sevrage avait été compliqué, et puisqu’il avait déjà été contraint de faire une première tentative, il savait ce qui l’attendait pour la suite. Sautes d’humeur, tachycardies, épilepsie… Il y avait tant de joies inhérentes à un sevrage mené à son terme. À l’heure actuelle, Liam était en pleine période d’insomnie, les douleurs musculaires liées aux crises de manque l’empêchant de dormir. Il lui arrivait également de délirer un peu par moments, ses quelques instants de sommeil se remplissant de songes étranges et déboussolants qui le faisaient se réveiller en sueur. Ses draps en avaient pâti plus d’une fois, ses sursauts d’effroi le faisant se crisper si fort qu’il en déchirait les tissus de son lit.

Dire qu’il avait horreur de se sentir si faible aurait été un doux euphémisme. Il détestait cela. Et puis… Liam était de ceux qui aimaient croquer la vie à pleines dents, il avait besoin de voir son existence en couleurs pour pouvoir réussir à trouver un intérêt à la poursuivre, alors être plongé dans la tourmente ou dans ses angoisses était particulièrement terrifiant pour lui.

Cela faisait longtemps qu’il avait compris que son passage sur terre serait très certainement plus court que celui de la plupart de ses congénères, et c’est pourquoi il avait à cœur de ne pas en perdre une miette. Cependant, la donne avait changé. À présent, il ne pouvait plus penser uniquement à lui. Ses petits bonheurs n’étaient plus les seuls à compter. Désormais, il y avait Théa.

Théa, c’était cette bouille d’amour qu’il avait rencontré très peu de temps avant d’annoncer son désir profond de retenter l’expérience. Pour elle, il se devait de faire de cet essai une réussite. Il avait déjà loupé les deux premières années de la vie de sa fille, et il lui semblait inenvisageable d’en rater une seconde de plus. Pourtant, en étant ici, n’était-ce pas exactement ce qu’il était en train de faire ? Elle était à New York, auprès d’Emma. Et lui, il était là, au bord de l’eau, à regarder les vagues s’effondrer sur le sable sans avoir le droit de pouvoir réellement en profiter. Le bleu de ses yeux s’était accroché à celui de l’océan pour observer l’écume disparaître avant de renaître inlassablement sous l’assaut d’un nouveau déferlement tandis que ses pensées s’embrouillaient.

S’il était ici, pendant qu’elle était là-bas, alors il perdait son temps. Cependant, être hypnotisé par la grandeur de l’étendue face à lui était plaisant, et il pourrait passer des heures comme ça, juste comme ça, à se perdre devant l’immensité de la nature. Théa, elle, elle apprécierait aussi cette vue. Il en était sûr. Pourquoi ? Comment ? Finalement, il ne la connaissait pas. Il n’avait vu d’elle que des boucles blondes, des joues adorables et un sourire qui lui donnerait envie de se damner. Si ça se trouve, elle ne sait même pas nager. D’ailleurs, est-ce qu’à deux ans, on peut savoir nager ? Est-ce qu’on peut surfer ? Est-ce qu’on est en mesure de pouvoir appréhender le monde ? Merde… Il n’en savait rien. À dire vrai, il ne savait rien sur les enfants. Il ne savait rien sur sa fille. Il en venait même à douter d’avoir un jour su quoi que ce soit sur lui-même. Ah si, il savait qu’il avait une fulgurante envie de noyer le méandre de ses pensées à l’aide d’un opiacé tout particulier.

Punaise… Son esprit était véritablement un sac de nœuds indéfinissable.

« Liam, il y a quelqu’un qui est venu vous voir. », la voix avait été douce, mais cela n’avait pas empêché le jeune homme de sursauter légèrement avant de se retourner pour dédier à sa propriétaire un sourire amical.

Toutes les occasions sont bonnes pour donner le change ! Néanmoins, il était curieux, et il demanda immédiatement de qui il s’agissait. Les visites de sa famille étaient autorisées depuis quelques jours maintenant, néanmoins, il n’avait pas été étonné de ne pas en recevoir immédiatement. Après tout, ses parents ne s’étaient jamais montrés particulièrement intéressés par ses déboires, ses échecs ou ses quelques réussites passés pour faire le déplacement jusqu’ici. Quant à son frère, il devait être bien occupé à mener sa vie d’une main de maître pour pouvoir se libérer du temps, et il ne lui en tenait nullement rigueur. Il s’attendait cependant à ce que le prénom de ce dernier soit annoncé, mais il n’en fut rien.

« Ma sœur ? »
, il n’avait pas de sœur… Pas à sa connaissance en tout cas ! Et s’il en avait une planqué dans un placard, ce serait tout de même étonnant qu’elle soit la première à venir. « Oh, oui, ma sœur, bien sûr. Où m’attend-elle ? », qu’importe qui était cette personne, il était simplement heureux de pouvoir parler à quelqu’un d’extérieur. Ce ne serait ni un patient, ni une personne du corps médical, ni un accompagnant présent pour s’assurer de son bien-être. Serait-ce possible qu’on ait confondu sa mère avec une hypothétique sœur ? À cette pensée, Liam laissa s’échapper un léger rire.

Il avait sagement suivi la demoiselle qui était venue le chercher alors qu’il méditait sur la plage, et c’est pied-nu qu’il entra dans l’établissement. Des grains de sable entre les orteils, il ne se formalisait pas d’en semer sur son passage.

Après avoir remercié son accompagnatrice d’un hochement de tête et d’une risette sympathique, il se planta devant la porte d’un salon prévu pour les rencontres entre les patients et les personnes extérieures. Il allait enfin pouvoir voir à quoi ressemblait la déco ! Évidemment, ce qui le turlupinait le plus ne tenait pas du tout à ce détail-là, non, il se demandait surtout qui il allait trouver derrière cette poignée qu’il abaissait doucement.

« Bonjour, qui est là ? », il avait parlé doucement, comme s’il avait peur de déranger, mais on pouvait tout de même distinguer un soupçon d’amusement et de curiosité dans sa voix. Que voulez-vous, on ne se refait pas !

Ses yeux fatigués se posèrent sur une silhouette lui étant à la fois familière et étrangère. Le soleil pénétrant la pièce par l’immense baie vitrée l’empêchait de distinguer correctement les traits de son visiteur jusqu’à ce que, après avoir refermé derrière lui, il pût découvrir le visage de cette sœur surprise.

« Emma ?! »
, la jeune femme était sans doute l’une des dernières personnes qu’il s’attendait à voir ici. « C’est gentil d’être venu. Comment vas-tu ? Le trajet n’a pas été trop long ? », Liam ne savait pas vraiment comment réagir. Est-ce qu’il devait lui serrer la main ? La prendre dans ses bras ? Lui faire la bise ? Lui taper dans la main en faisant une poignée magique ? Garder ses distances ? Avait-il seulement le droit au moindre contact physique ? Oh et flûte, il n’était pas en prison quand même !

Il s’était donc rapproché d’elle, encerclant timidement de ses bras quelque peu tremblants les épaules de la brune. L’étreinte fut courte avant qu’il ne se recule, « Tu sais, si tu veux porter le nom de Keller, tu ferais mieux de dire que tu es ma fiancée plutôt que ma frangine. Ils ont mon dossier... ». Un trait d’humour pour briser la glace de ces retrouvailles imprévues lui paraissait être une bonne idée pour chasser le malaise lié au lieu.


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Emma Lockwood
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Habitation : petit appartement sur Lower Manhattan
Infos diverses : * Physiquement Emma fait 1m61 et pèse dans les 50 Kg. C'est une brune aux yeux verts.
* Emma ne sort pas beaucoup en dehors de son travail.
* Elle aimerait bien devenir interne et attend la validation de ses acquis que son responsable fait trainer.
* Elle est d'une grande maladresse sur tout ce qui touche les relations sociales en dehors du cadre de son travail.
* Derrière ses allures de fille sage, Emma a tendance a mentir facilement et a ne pas avoir froid aux yeux quand elle pense que c'est pour la bonne cause.
*Elle une peur phobique de l'eau.
*Elle est désespérément amoureuse du père de sa fille mais le pense homosexuel.
*Elle est obligée de voler des médicaments pour payer un maitre chanteur.
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Emma Lockwood
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Les minutes s’égrènent doucement et à chaque seconde qui passent, ma belle assurance s’effiloche doucement. Je réalise un peu plus à quel point mon mensonge pourrait me couter cher si Liam ne joue pas le jeu. Nerveusement, je ne cesse de triturer nerveusement l’anse de mon sac en me posant des questions que j’aurais surement dû me poser avant. Liam, a-t-il seulement envie de me voir ? Depuis la « fête » qui a fait que Thea est venue au monde, il n’avait pas vraiment cherché à prendre de mes nouvelles. Même si j’ai mis cela sur le fait que je devais, surtout, lui rappeler son cancer, difficile d’oublier ce que ses parents m’avaient dit sur lui, ou les mots durs de ma mère quand elle a su que j’étais enceinte.

Je suis plongée dans cette montée d’incertitudes, commençant a me dire que je devais laisser le contenue de mon sac et fuir quand j’entends la porte qui s’ouvre. J’aperçois Liam entrer d’un pas hésitant. Il est trop tard pour faire marche arrière. Quand il semble chercher qui est venue, je m’écarte de la fenêtre dont j’ai a peine regardé la vue. C’est pleine d’appréhensions que je me dirige vers lui en souriant mécaniquement :

« Bonjour Liam »

Je l’observe, il a l’air épuisé et a mauvaise mine, certes je l’ai connu en pire état quand il se battait contre son cancer, mais cela ne m’empêche pas de l’avoir espéré plus en forme. Dans l’émotion de la rencontre au magasin, je n’avais pas fait attention a tout ce qui avait changé en lui depuis son départ de l’hôpital mais maintenant, cela me sautait presque aux yeux. Certes, il a vieilli, mais pas seulement. Il y a quelque chose dans son regard de diffèrent que j’ai du mal a définir. Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire un peu plus sincère quand il me reconnait. C’est avec un brin de malice et une légère grimace pour plaider coupable que je lance la conversation :

« J’imagine que ce n’est pas tout à fait la sœur que tu attendais... »

Au moins, il ne me rejette pas, ne crie pas au scandale ou n’appelle pas la sécurité. Une petite victoire en soi. Presque par reflexe, je balaye les questions qui me concernent quand je lui réponds :

« C’est plutôt a toi qu’il faut demander comment ca va ..  Tu tiens le coup ? Ce n’est pas trop long… »

Prise dans mon inquiétude pour lui, je ne comprends pas tout de suite son hésitation. Je le vois s’approcher presque timidement sans trop savoir ce qu’il compte faire avant de me retrouver dans ses bras, rouges comme une pivoine face a ce geste inattendu. Maladroitement je lui rends son accolade sans oser trop bouger avant d’essayer de retrouver un semblant de contenance quand il s’éloigne. C’est moi ou il fait chaud là ? Il y a pas la clim ici ? Au moins, le langage de l’humour me parle plus et je réponds en riant doucement :

« Si c’est tes parents qui ont fait ton dossier, crois-moi, le coup de la sœur oubliée sera hautement plus crédible qu’une fiancée. »

Même si j’en plaisante, il y a un fond de vrai derrière. J’avais été profondément marquée par les monologues effrayants de ses parents qui le dépeignaient comme le pire dépravé de la terre sur tous les plans. D’ailleurs, s’étaient-ils seulement rendu compte de ma détresse quand j’étais en face d’eux, ce jour là ? Se sont ils juste dit que je n’étais qu’une pauvre fille de plus a protéger en la faisant fuir sans savoir qu’il y avait déjà un enfant ? Quoiqu’il arrive, je n’avais pas voulu à un seul moment leur parler de Thea. J’avais estimé qu’elle n’avait pas besoin de gens comme ca dans sa vie.  Sentant que je lui dois une explication, je me lance avant qu’il ne pose la question :

« Le centre a appelé l’hôpital pour avoir des informations sur tes soins. C’est comme ca que j’ai su pour ta cure. Après… je te connais c’est pour ca que j’ai tenu a passer. »

J’ai été à ses côtés dans surement la pire épreuve de sa vie, j’ai vu sa combativité comme ses moments de doutes. Je sais ce dont il est capable mais aussi qu’il a besoin de quelques choses auquel s’accrocher dans ce qui est plus une course d’endurance qu’une brève épreuve.

« Je me suis dit qu’a défaut d’avoir une super infirmière pour te secouer quand tu penses baisser les bras, je pouvais t’apporter de quoi tenir le coup si tu te sentais seul. »

Triomphalement, presque en mimant la musique d’un jeu vidéo, quand le héros a capuche verte ouvre un coffre, je montre mon sac bien rempli. Avec un enthousiasme de gamine fière, je commence a en sortir le contenu sur une des tables. Il y a les paquets de biscuits apéritifs qu’il n’arrêtait pas de me demander quand il était cloué au lit, suivit de tous les magasines de surf que j’ai trouvé dans le point presse.

« J’ai été piller le distributeur de l’hôpital avant de partir, au cas où ça soit trop sain ici coté repas… et regarde, tu vas avoir toutes les infos sur US Open de Surf et du Championship Tour ! »

En fait, le peu que je m’y connais en surf, c’est à force de l’avoir écouté me raconter sa passion quand il avait mal et besoin de penser a autre chose. Aujourd’hui, encore, je m’étonne de savoir le nom de beaucoup de champions, des figures, des « spots » ou juste des compétions de surf dans le monde, un comble pour moi qui ai peur de l’eau. Je le laisse découvrir mes trouvailles avant de me figer sur le dernier paquet qui reste au fond su sac. Cette fois, je me ferme un peu sans trop savoir si c’est un bonne idée. Je le sors et me mordille la lèvre inférieure, particulièrement gênée, ne sachant pas trop si ce présent sera bien accueilli ou pas. Je n’ai pas de mot pour décrire son visage quand il a vu Thea pour la première fois.

« Je… enfin… je ne sais pas si ca, ca pouvait t’intéresser… et ne te sens pas obligé si tu n'en veux pas.»

Je lui tends une pochette en papier. Dedans plusieurs 10 aines de photos de Thea de sa naissance a maintenant. Tous ces petits moments importants qu’une maman, ou une mamie, attendrie, ont pu immortaliser.


Liam Keller
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Infos diverses : - Williamson Junior Keller est l'identité complète notée sur son ID, mais il a horreur de ce prénom et se fait appeler Liam.

- Vous retrouverez son nom sur différents bouquins présents dans les librairies du pays et au-delà. Il s'agit de grandes envolées métapsychologiques ennuyantes écrites par ses parents pour crier au monde leur fierté quant à leur fils aîné et leur déception pour le second.

- De ses 17 à 21 ans, il a lutté contre un cancer virulent, mais il a refusé de se laisser abattre, prenant les traitements sans sourciller et gardant sa bonne humeur. Seules les douleurs ont finalement eu raison de lui, et les anti-douleurs devinrent ses meilleurs amis. De cette épreuve il lui reste une belle cicatrice sur le crâne, endroit précis où les chirurgiens sont passés pour essayer de retirer la tumeur, mais qui est à présent parfaitement camouflée par sa tignasse. Les migraines récurrentes qui l'accompagnent sont également un malheureux souvenir dont il ne peut se défaire, il essaie néanmoins de les combattre par le port de lunettes de temps à autre.

- Flanqué à la porte par ses parents quelques temps seulement après sa rémission, ces derniers souhaitaient provoquer chez lui un électrochoc afin de le pousser à reprendre le chemin de l'université. Cependant, Liam préféra partir profiter de sa seconde chance en parcourant l'Amérique du Sud. C'est au Brésil qu'il se prit de passion pour le surf et c'est au Mexique qu'il fit une overdose l'expédiant immédiatement dans une cure de désintoxication. La contrainte n'étant pas un moteur de guérison, ce fut un échec cuisant.

- C'est en 2018 qu'il retourna de lui-même dans cet établissement après avoir découvert sa paternité. Il avait une fille de deux ans, désormais, l'adorable Théa en a 5 et, bien qu'il ne la voie pas autant qu'il le souhaiterait, elle est la prunelle de ses yeux, la force lui hurlant de ne pas flancher face à ses vieux démons.

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Liam Keller
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C’est avec des questions plein la tête qu’il avait quitté la plage pour se rendre jusqu’à son visiteur inattendu. Recevoir de la visite était déjà une surprise, après tout, n’importe qui – lui comprit - aurait remarqué la solitude avec laquelle il traversait cette délicate épreuve, mais ce qui l’étonnait davantage encore, c’était de devoir rencontrer sa sœur. Et pour cause, il n’en avait pas. Alors qui avait bien pu se présenter comme tel à l’accueil de l’établissement ? Comment cette personne avait-elle réussi à passer le barrage qui était fait afin de préserver l’intimité, la sécurité et le bien-être des patients ? Et surtout, pourquoi avoir besoin de mentir ? Rares étaient ceux à savoir qu’il se trouvait ici. Liam n’avait pas fait étalage de son envie, de son besoin de réussir à se sortir de cet engrenage dans lequel il était depuis longtemps maintenant, alors il était soucieux de savoir qui s’était donné la peine de le trouver.

La première réponse à ses interrogations fut vite découverte, et elle l’étonnait presque davantage que si la demoiselle avait été quelqu’un de sa famille. Quoique… La jeune femme qui l’attendait patiemment dans ce salon avait déjà été un soutien sans failles pour lui, elle l’avait déjà aidé auparavant à traverser l’une des plus grosses tempêtes de son existence, alors la voir debout dans cette pièce ne devrait pas le rendre si fébrile. Peut-être que, au fond de lui, il avait espéré trouver sa mère, ou plus étrange encore, son père. Mais finalement, il était ravi de voir Emma. Ravi, mais néanmoins légèrement décontenancé. Il ne parvenait pas réellement à savoir si c’était son épuisement, ses nerfs quelque peu en pelote ou son cerveau embrouillé par le manque qui le rendait si surpris et un tantinet mal à l’aise.

Il était hésitant, cherchant la meilleure façon de réagir tandis que la brune lui renvoyait la balle en lui demandant comment il allait.

« Il faut plus qu’une petite cure de désintox pour me terrasser ! », sa voix avait tenté de se faire plus forte, mais cet essai fut un échec cuisant. Liam était l’ombre de lui-même, loin du boute-en-train souriant, espiègle et malicieux qu’il eût toujours été. Se sevrer était un calvaire, tant pour le corps que pour l’esprit, et il était loin d’avoir franchi les pires étapes de sa guérison.

Sans trop savoir pourquoi, sûrement parce que le naturel reste toujours plus fort que tout, il s’était approché pour la serrer dans ses bras. L’étreinte fut maladroite et de courte durée, mais Liam, il était comme ça ; spontané et tactile. Il n’avait vu personne d’autre que le corps médical depuis environ deux semaines et il commençait à en avoir ras le bol de voir les mêmes têtes jour après jour, alors la visite d’un visage autrefois connu était agréable.

Trop embuées pour remarquer quoi que ce soit, les joues joliment tintées et l’hésitation de la demoiselle face à son geste ne lui sautèrent pas aux yeux, cependant, le doux rire parvenant à ses oreilles, lui, il le réceptionna parfaitement.

« Tu as raison, personne ici ne serait vraiment surpris d’un oubli pareil… », cette constatation était bien triste en réalité. Les Keller avaient l’art et la manière pour prêcher la bonne parole ainsi que pour vanter les qualités de leur éducation et les valeurs familiales qu’ils balancent à tout-va leur confèrent une aura de parents merveilleux, « Ils sont bien trop déçus par leur toxico de fils pour lever le petit doigt ; c’est moi qui ai rempli la paperasse en arrivant, j’ai tout à fait pu zapper ma frangine préférée ! ». Il valait mieux s’amuser de la situation plutôt que de s’apitoyer sur son sort !

Scrutant Emma, il s’apprêtait à lui poser l’une des questions lui trottant en tête depuis qu’on lui avait annoncé être attendu, mais il n’en eu pas le temps qu’elle prit la parole, répondant sans même qu’il n’ait à formuler un seul mot.

« Pardon, je ne t’ai pas prévenu. Je ne savais pas trop si… J’ai pris la décision rapidement et j’ai préféré me lancer directement sans attendre. », apprendre sa paternité avait été un choc. Et si le soir même, il avait senti la nécessité de planer, dès le lendemain matin, il avait su ce qu’il devait faire, et il avait foncé. Peut-être aurait-il dû prévenir celle lui ayant annoncé qu'il étai devenu père deux ans auparavant, mais il n'avait su si lui révéler son état de dépendance était une bonne idée ou non, alors il avait simplement opté pour la plus simple des options ; ne rien dire du tout.

S’approchant de la table, il visait surtout une des chaises se trouvant autour pour se reposer tandis qu’il sentait une vague de fatigue le submerger, il déposa ses yeux sur le sac que tenait Emma, « Tu as dévalisé la boutique de souvenirs en arrivant ? ». Un sourire usé mais néanmoins amusé au coin des lèvres, il releva un sourcil en pointant le dit sac.

« Les infirmières comme toi, ça ne court pas les rues. », sa phrase avait été presque un murmure alors qu’il la regardait déballer tous ses trésors, ses doigts attrapant une des boîtes de crackers qui lui rappelaient des souvenirs, « Tu t’es souvenu de ça ? ». Ses prunelles s’encrèrent sur la jeune femme un instant, un nouvel air surpris lui collant à la peau, « Je vais me faire un super gueuleton, merci pour tout. ». Liam était plus concentré sur elle que sur les magazines qu’elle lui présentait, cependant, l’entendre parler de compétitions de surf lui fit plaisir tandis qu’il peinait à ouvrir le paquet de biscuits apéro qui lui ouvrait l’appétit. À l’époque où le cancer lui grignotait la cervelle, c’était l’une des seules choses que son estomac parvenait à supporter après ses séances de chimio. Depuis sa sortie de l’hôpital, il n’avait jamais réussi à remettre la main sur cette marque-là, alors il avait étrangement hâte de pouvoir les goûter à nouveau.

Ses phalanges étant trop tremblantes, ses doigts trop crispés et trop faibles, Liam ne parvenait pas à ouvrir ce fichu paquet de gâteaux ! Son attention avait donc été détournée d’Emma, et il n’écoutait absolument plus ce qu’elle lui disait, comme si réussir cette simple mission était la chose la plus importante au monde. Plus il essayait, plus il s’agaçait. Loin d’être un homme sanguin, il n’était pas du genre à faire des crises de colère pour un rien, mais il y avait ces moments où tout pouvait basculer. Sous l’emprise de quelques médicaments ou face à un manque insupportable, sa patience s’effritait plus rapidement.

Reposant d’un geste énervé et trop virulent pour le peu d’importance que cela avait la boîte en carton sur la table, « Et ils osent dire qu’il y a une ouverture facile ! ». C’était son sevrage qui parlait pour lui, cet état de nervosité était tout ce qu’il y a de plus normal à ce stade du mécanisme qu’il avait enclenché. Néanmoins, il se calma en remarquant, enfin, le sachet que lui tendait la jeune mère.

« Qu’est-ce que c’est ? »
, sec, Liam avait été sec mais pouvait-on lui en vouloir ? Il vivait dans des montagnes russes depuis qu’il avait foutu un orteil ici et Emma était à présent aux premières loges de ses sautes d’humeur impossible à anticiper. Lorsqu’il se saisit de ce qui semblait perturber sa visiteuse, sans qu’il ne soit en mesure de l’appréhender, son mouvement trop brusque fit s’ouvrir le contenant pour laisser s’échapper des dizaines de papiers brillants qui vinrent s’étaler au sol.

Des photographies…

Liam releva le regard vers la brune, ses yeux se plissant alors qu’il redescendait enfin sur terre, percutant par la même occasion la gentille attention qu’elle avait eue en lui apportant ces clichés.

« C’est... », il s’était agenouillé, ramassant une première image où il pouvait voir une jeune enfant se tenir debout en tenant une vieille dame par la main. Sa mâchoire se crispa tandis que ses phalanges devenues encore plus tremblantes attrapèrent une nouvelle photo. « Elle est adorable. Je ne t’ai même pas demandé comment elle allait… », un soupir venait de franchir ses lèvres qui tressautaient, « Bon sang, je suis vraiment naze ! ». Il était là pour elle. Pour Théa. Pour ce petit ange qu’il voulait apprendre à connaître et il n’était pas fichu de s’intéresser un tant soit peu à elle.

« Tu veux bien me raconter comment elle est, c’est quel genre de petite fille ? », la contrariété face au paquet de biscuits récalcitrant était bien loin à présent, petit à petit, il redevenait lui-même. Ou plutôt, on pouvait apercevoir le Liam qu’il était sans toutes ces merdes qui le bousillaient de l’intérieur.


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Emma Lockwood
   https://growupforum.forumactif.com/t1455-emma-lockwood  
RP
Habitation : petit appartement sur Lower Manhattan
Infos diverses : * Physiquement Emma fait 1m61 et pèse dans les 50 Kg. C'est une brune aux yeux verts.
* Emma ne sort pas beaucoup en dehors de son travail.
* Elle aimerait bien devenir interne et attend la validation de ses acquis que son responsable fait trainer.
* Elle est d'une grande maladresse sur tout ce qui touche les relations sociales en dehors du cadre de son travail.
* Derrière ses allures de fille sage, Emma a tendance a mentir facilement et a ne pas avoir froid aux yeux quand elle pense que c'est pour la bonne cause.
*Elle une peur phobique de l'eau.
*Elle est désespérément amoureuse du père de sa fille mais le pense homosexuel.
*Elle est obligée de voler des médicaments pour payer un maitre chanteur.
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Célébrité : Felicity Jones
Crédits : moi même
DC : non
HRP
Emma Lockwood
Le 911

Je ne suis pas dupe, même s’il essaye de prétendre le contraire, je devine à sa voix et à ses efforts qu’il est épuisé. C’est une chose de connaitre en théorie les effets d’un sevrage sur le corps comme le mental, ça en est une autre de voir une personne qui a compté, et compte peut-être encore, en subir les effets. Même si ses parents n’ont pas bégayé sur le fait qu’il s’était vautré dans la drogue, et plein d’autres choses que j’aurais aimé ne pas savoir, comme un grand garçon, ça ne m’empêche pas de compatir sincèrement à ce qu’il vit. Contrairement à eux, je ne résume pas Liam a ses erreurs et je n’aurais pas ma place en oncologie si je ne croyais pas au 2e chance. Il a surtout besoin de se sentir soutenu.  C’est sans me départir de mon sourire que j’ajoute :

« Même si ça ne sera pas facile tous les jours, tu as été trop têtu pour laisser le cancer gagner, je n’ai aucun doute que tu vas montrer à tes vieux démons qui est le patron. »

Ma conviction et mon enthousiasme sont « mis en pause » le temps de cette étrange éteinte qui sème un peu trop le trouble pas que dans mon esprit. Heureusement, je suis devenue une experte dans l’art de garder le masque et ignorer ce que je cache derrière superbement. Malgré tout mon art et la façon pleine d’humour de dire les choses, je ne peux éviter qu’une ombre passe sur mon visage quand je comprends que ses parents n’ont pas brillé par leur présence ou leur soutien. Je me reprends quand il s’excuse, un peu étonnée de sa réaction. Je tente de le rassurer rapidement :

« Tu sais, tu n’as pas a t’excuser pour ca. Je… enfin, je ne suis surement pas une amie proche a tes yeux, tu n’avais aucune raison d’avoir envie de m’en parler. C’est plutôt moi qui devrais surement me sentir un peu mal d’être un peu intrusive. »

Comme venir ici sans avoir été expressément sollicité et légèrement imposer ma présence en me faisant passer pour sa sœur de surcroit. Je fais une petite grimace contrite. C’est vrai que dit comme cela, je me sens un peu mail à l’aise. Mais bon, de toute façon, c’est fait c’est fait maintenant. Liam a se don de me faire avoir plus de remords que de regrets, c’est surement la seule personne qui me fait autant sortir de ma zone de confort pour que je fasse des actes aussi irréfléchis.  Je redresse légèrement mon visage pour plonger mes yeux dans les siens et lui dire avec une conviction qui ne laisse pas la place au doute :

« Il a dû te falloir beaucoup de courage pour venir ici. Tes parents peuvent dire ce qu’ils veulent, tu es loin d’être ce qu’ils pensent savoir de toi. Ne les laissent jamais te convaincre du contraire. »

Le débauché se complaisant dans son autodestruction et brulant la vie par les deux bouts sur l’autel de tous les vices n’aurait jamais accepter de venir se faire soigner pour reprendre le cours d’une vie normale. Je ne réalise absolument pas que Thea a été à l’origine de ce déclic. La présentation du contenu de mon sac semble lui offrir une joyeuse distraction et, l’espace de quelques minutes, je retrouve cette complicité qui avait fait que j’étais toujours contente de passer du temps avec lui quand il était à l’hôpital. Même si son sourire témoigne de son épuisement, il est quand même bien là, sur ses lèvres. Je ne peux m’empêcher de rire a sa remarque sur le fait que j’ai dévalisé la boutique de souvenirs avant de venir.

« J’ai braqué celle de l’hôpital ! J’ai hésité à prendre des ballons mais j’ai eu peur que cela fasse désordre dans le bus. »

Trop occupée à sortir le contenu de mon sac, je ne fais pas attention à son affirmation, à peine murmurée, sur mes « capacités » d’infirmière. L’œil pétillant j’hoche la tête quand il a l’air de s’étonner que je me souvienne des gâteaux qui étaient les seules choses qu’il arrivait à avaler quand les effets des chimios l’empoisonnaient presque plus que la maladie.

« Comment oublier avec les orgies que tu faisais avec. A chaque fois que tu étais là, le distributeur était pillé. »

Mon sourire se fane légèrement et je reste à le regarder s’agacer sur le paquet, notant ses gestes tremblants autant que son impatience. Je sais parfaitement qu’il vit un calvaire et que ce n’est qu’une étape. J’ai peur de le blesser en volant à son secours trop vite. Sa montée de tension me rend encore plus hésitante sur l’accueil des photos. Je ne mesure pas l’importance que cela peut avoir sur lui. Au magasin, j’ai peut-être imaginé des choses quand il a vu Thea… il y a de fortes chances que je sois comme toutes ses mères trop gaga de leur enfant pour ne pas réaliser que les autres ne s’y intéressent que par politesse. Je sursaute à son geste un peu vif pour prendre le paquet, ca n’aide pas a éviter que des photos tombent. Je me précipite pour les ramasser en me fustigeant de ma bêtise. Je suis une bonne infirmière, si un jour on me valide mes acquis et que je peux continuer des formations, je pourrais surement être une bonne interne. Je m’efforce d’être une bonne maman, mais soyons honnête, je suis absolument nulle pour les relations en dehors d’un cadre professionnel ou familiale. Il n’y a qu’a repenser au fait que c’est ma mère qui a dû m’expliquer ce qu’était un « coup d’un soir » avant de me dire qu’il y avait ma photo en face de la définition dans le dico et me traiter d’idiote. Tout en m’afférant, c’est nerveusement que je réponds a sa question :

« C’est Théa… je me suis demandé si tu avais envie de la voir mais tu sais, tu n’es pas obligé. Je… en fait, je ne sais pas si ca t’aurait donné un peu de courage ou pas. »

Je relève la tête pour aviser, avec surprise, que lui aussi est en train de ramasser et a l’air de fixer celles qu’il a dans les mains avec émotion. Son visage semble s’apaiser devant la bouille pleine de ses rondeurs de bébés de ma fille, enfin, la notre maintenant. C’est avec beaucoup de douceur que je pose les choses alors qu’il se traite de « naze ».

« Mais non, ne dis pas ca. Moi j’ai eu 9 mois pour me préparer a être maman, toi tu as eu moins de temps. Elle va très bien. Je… je ne lui ai pas encore vraiment parlé de toi, je ne sais pas si … enfin, déjà, je ne sais pas si tu veux faire partie de sa vie. Tu n'es obligé a rien. Après, si tu en as envie, comprends bien que veut que ça se passe bien. Il faudra qu’on prenne le temps de voir ce que tu veux vraiment et comment ca peut se faire pour que cela soit au mieux pour elle. »

Autrement dit, pas de retour en arrière, pas drogue ou tout ce que ces parents m’ont décrit, dans la vie de Thea. S’il souhaite être son père, il faudra qu’il soit sur de lui et qu’il fasse ce qu’il faut pour. Même si c’est le désespoir qui m’a conduit à le retrouver avec elle, je veux vraiment que les choses soient au mieux pour tout le monde. Si mon histoire se finit mal, que je ne me dise pas que le sort de ma fille est pire parce que Liam ne voulait pas de ce rôle ou n'en est pas capable.

Mon sourire s’agrandit a sa demande de lui parler d’elle. Il ne sait pas que c’est surement l’un des rares sujets de ma vie privée ou je suis intarissable. Je m’assois a la table ou les affaires sont posées et attends qu’il fasse de même avant d’attrapé le paquet qui a fait de la résistance.

« Déjà, sache que tu ne peux pas la renier pour les ouvertures faciles, elle déteste ça aussi. D’ailleurs, c’est souvent en équipe qu’on y arrive. Regarde, je prends un côté, toi tu prends l’autre et a 3 on tire chacun de notre côté. On a mis pas mal de temps a trouver cette stratégie… »

J’attends qu’il se prête aux jeux avant de remettre les photos dans l’ordre avec cette petite dose de maniaquerie dont je ne me rends pas compte.  Je lui passe une a une les photos en commençant par la toute première d’elle, si minuscule dans mes bras, juste après l’accouchement. Dessus, je suis épuisée par les mois de grossesse éprouvant et les heures de travail mais mon regard brille d’un amour inconditionnel pour celle qui allait devenir le centre de tout mon univers. S’en suit ses premières fois, ses petits triomphes, ses petits bobos aussi. Thea reste une enfant facile, souriante et pleine de vie. Les débuts ont été a la fois difficiles et en même temps, très naturels. Je ne sais pas combien de temps cela dure, je vois bien la silhouette du personnel qui passe, de temps en temps, jeter un œil derrière la vitre, surement pour s’assurer que tout ce passe bien.

« Elle a mis du temps a marcher, mais depuis qu’elle s’est lancée, on ne l’arrête plus, c’est une petite fusée. On pourrait passer nos vies au parc. Sinon, en ce moment c’est un peu « non » a tout, mais il parait que c’est l’âge… »


Je me mordille la lèvre, réalisant que je suis surement en train de l’assommer avec mon petit soleil.

« Excuse moi, je… il faut me dire stop quand je parle d’elle. Tu veux garder les photos avec toi ? »

C’est presque timidement que je pose cette question, incapable de savoir si cela lui fera vraiment plaisir ou pas. J’ai comme dans l’idée qu’après autant de temps a lui parler de la petite, sa sœur adoré ne sera plus sur la liste des personnes autorisées aux visites.


Liam Keller
   https://growupforum.forumactif.com/t950-liam-keller-mieux-vaut-des-remords-que-des-regrets-alors-vivons-comme-si-demain-n-existait-pas  https://growupforum.forumactif.com/t1183-liam-k-fragments-d-existence  
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Habitation : Un appartement à Greenwich Village avec deux chambres, l'une étant aménagée spécialement pour ta fille. Décoration de princesse, peluches en pagaille et photo ci et là, tu as particulièrement heureux de voir la petite s’émerveiller devant tes choix. Depuis quelques semaines, tu partages ton appartement avec les deux femmes de ta vie, ce qui te comble de joie malgré l’aspect « collocation » que revêt votre cohabitation.
Infos diverses : - Williamson Junior Keller est l'identité complète notée sur son ID, mais il a horreur de ce prénom et se fait appeler Liam.

- Vous retrouverez son nom sur différents bouquins présents dans les librairies du pays et au-delà. Il s'agit de grandes envolées métapsychologiques ennuyantes écrites par ses parents pour crier au monde leur fierté quant à leur fils aîné et leur déception pour le second.

- De ses 17 à 21 ans, il a lutté contre un cancer virulent, mais il a refusé de se laisser abattre, prenant les traitements sans sourciller et gardant sa bonne humeur. Seules les douleurs ont finalement eu raison de lui, et les anti-douleurs devinrent ses meilleurs amis. De cette épreuve il lui reste une belle cicatrice sur le crâne, endroit précis où les chirurgiens sont passés pour essayer de retirer la tumeur, mais qui est à présent parfaitement camouflée par sa tignasse. Les migraines récurrentes qui l'accompagnent sont également un malheureux souvenir dont il ne peut se défaire, il essaie néanmoins de les combattre par le port de lunettes de temps à autre.

- Flanqué à la porte par ses parents quelques temps seulement après sa rémission, ces derniers souhaitaient provoquer chez lui un électrochoc afin de le pousser à reprendre le chemin de l'université. Cependant, Liam préféra partir profiter de sa seconde chance en parcourant l'Amérique du Sud. C'est au Brésil qu'il se prit de passion pour le surf et c'est au Mexique qu'il fit une overdose l'expédiant immédiatement dans une cure de désintoxication. La contrainte n'étant pas un moteur de guérison, ce fut un échec cuisant.

- C'est en 2018 qu'il retourna de lui-même dans cet établissement après avoir découvert sa paternité. Il avait une fille de deux ans, désormais, l'adorable Théa en a 5 et, bien qu'il ne la voie pas autant qu'il le souhaiterait, elle est la prunelle de ses yeux, la force lui hurlant de ne pas flancher face à ses vieux démons.

- Il est végétarien.

Célébrité : Will Higginson
Crédits : avatars : CHEEKEYFIRE
DC : Matt Roja - Enzo Forzalli - Billie Davis - Elena Flores - Diego Arriaga - Jackson Blake - Nathanaël Wellington
HRP
Liam Keller
Le 911

Après la fille surprise, voila la soeur surprise...
Emma Lockwood & Liam Keller


Bien qu’il tentait de ne pas le montrer, et de dire l’inverse, les derniers jours avaient été particulièrement compliqués à vivre. Il savait pourquoi il était là, et s’il n’avait jamais découvert la vérité au sujet de Théa, il y a fort à parier pour que Liam ne se soit pas mis de coup de pied au derrière pour avancer. Pour l’heure, en découvrant le visage d’Emma dans ce petit salon, son cerveau ne fit pas le rapprochement, un peu comme si le sevrage lui embrouillait presque plus l’esprit que les médicaments…

« Tu veux savoir le plus drôle ? J’ai lutté contre un cancer, et c’est en partie à cause de cela que j’en suis là aujourd’hui. », un petit rire désabusé avait franchi ses lèvres alors que, en réalité, il avait conscience que mettre l’intégralité de sa dépendance sur les médicaments pris à son adolescence était un raccourci facile. Il avait flanché, il avait été faible face au bonheur éphémère qu’apporte ce paradis d’illusions. Un point c’est tout.

L’étreinte qui suit lui sembla naturelle, alors qu’en dehors d’une rencontre qu’il pense fortuite dans une supérette et d’une révélation déboussolante, ils ne s’étaient ni vus ni parlés depuis plusieurs années. Depuis un certain rapprochement aussi inattendu que cette visite d’ailleurs… Peut-être devrait-il garder ses distances, éviter de se montrer trop tactile, trop… lui-même. Mais il lui était impossible de chasser sa personnalité, surtout en ce moment. Ses émotions étaient beaucoup trop sans dessus dessous pour parvenir à les restreindre.

Quand le sujet de ses géniteurs vint sur le tapis, là encore, il lui fut impossible de ne pas se montrer sincère. Il était seul. Comme à chaque difficulté rencontrée, ses parents se faisaient fantômes. Aussi triste que soit cette constatation, il tentait de conserver le sourire, mettant même une touche d’humour dans sa remarque avant que la jolie brune lui explique comment elle avait su qu’il se trouvait là.

Soudain il eut la sensation d’être un abruti. Une fois de plus.

Il ne lui devait rien, c’était vrai. Mais après la bombe qui lui avait explosé au visage, il aurait été logique de la prévenir de son absence. S'était-elle imaginé que son silence signifiait que la petite ne l’intéressait pas ? C’était tout le contraire… La dernière intrusion d’Emma dans sa vie était sans doute ce qui sauverait cette dernière. Quant à celle qui était en train de se jouer, elle était salvatrice. Sa présence rendait sa journée moins difficile, il se sentait enfin un peu soutenu.

« Ne dis pas de bêtises, je suis ravi de te voir ici. », sa main s’était levée doucement pour se déposer fébrilement sur le bras de son vis-à-vis dans un geste furtif. C’était plus fort que lui, ainsi, il pouvait prendre conscience qu’elle était véritablement là, que tout ceci n’était pas que du vent et qu’il ne sentait pas ses boyaux se tordre sous l’effet du manque pour rien.

Les paroles suivantes le mirent dans le brouillard. Elle parlait de ses parents comme si elle les connaissait, or, à part une ou deux rencontres fortuites plusieurs années auparavant dans les couloirs de l’hôpital, elle n’avait jamais eu à faire à eux. Du moins pas qu’il le sache. Il était loin de s’imaginer le rôle qu’ils avaient eu dans la décision de la demoiselle de ne rien lui dire pour sa grossesse, et ce n’était sûrement pas le moment de l’apprendre, « Ils n’ont pas tort sur tout, je suis loin d’être le fils idéal. Heureusement qu’ils en ont deux pour rattraper les dégâts et sauver les meubles. ». L’autoflagellation, ça aussi, ça faisait partie des étapes qu’il devait traverser en essayant de garder le sourire.

Le sujet était compliqué. Trop pour que Liam veuille s’y attarder en cet instant. Quoi de mieux pour dévier la conversation que de revenir à la principale raison de la venue d’Emma ? De toute évidence, elle n’était pas venue les mains vides, et Liam s’amusa de voir la taille du sac qu’elle trimballait avec elle.

« Tu aurais dû. Si tu avais visé ceux remplis de condoléances, on t’aurait laissé une place assise plus facilement ! », l’humour, encore et toujours. C’est une méthode de détournement de l’attention connue depuis des millénaires, alors pourquoi se priverait-il d’en user ?

Commençant à se sentir mal, il se concentra sur ce qu’elle déballait avec un enthousiasme non feint, provoquant l’étonnement d’un Liam touché au coeur qu’elle se soit souvenue de son goût pour les gâteaux apéritifs.

« Fallait bien que je survive ! Et puis, tu ne donnais pas ta part au chien si je me souviens bien, tu me piquais la moitié de ma richesse culinaire. », il exagérait les faits pour dédramatiser les circonstances dans lesquelles tout ceci s’était déroulé. C’était à croire qu’ils étaient programmés pour se voir uniquement dans les moments où il était au plus mal. Dans un sens, c’était dramatiquement ironique…

Le paquet se montre récalcitrant en refusant de s’ouvrir, ce qui irrite passablement Liam qui perd petit à petit patience face à tant de mauvaise volonté. En réalité, il se fiche pas mal que l’ouverture facile n’en soit pas une. Non, lui, ce qui l’agace, c’est de se sentir démuni, faible et incapable de simplement parvenir à déchirer un stupide sachet de gâteau ! Tout le reste semble lui passer à côté, comme si seul comptait le fait de réussir une chose aussi simple. Il s’énerve tellement qu’il en écrase presque le carton contre la table avant de reporter son agressivité sur le nouveau présent que lui tend Emma.

Son geste est trop brusque, et tout fini par terre. En voyant la jeune mère s’abaisser rapidement, Liam recouvre ses esprits. Son cerveau se repasse les dernières minutes pour lui faire comprendre à quel point il peut être stupide !

Du courage, il en avait bien besoin. Quant à l’envie de voir Théa, ce n’était pas ce qui lui manquait. En temps normal, il l’aurait exprimé à voix haute, mais là, présentement, il était comme hypnotisé par les images se trouvant sous ses yeux, alors il resta muet. Il est purement et simplement en train de se rendre compte qu’il n’avait même pas demandé des nouvelles de la petite, et il s’en blâma immédiatement en s’asseyant à même le sol tout en serrant entre ses doigts les deux photographies qu’il venait de ramasser.

9 mois pour se préparer à l’arrivé de bébé… Oui, elle les avait eues. Et lui ? Lui il venait d’avoir quelques semaines pour assimiler le fait qu’on l’avait privé des premières années de sa fille. Jusqu’à présent, Liam n’avait pas eu le cerveau suffisamment connecté pour se rendre compte de ça, mais soudain, il eut l’impression d’avoir été floué. Avait-elle cherché à le retrouver après que le test de grossesse ait viré au positif ? Pourquoi ne pas le tenir informé ? Si elle avait réussi à le retrouver dans ce centre de désintoxication, alors il lui aurait été facile d’en faire de même à l’époque ! Après tout, son dossier médical donnait toutes les indications nécessaires.

Il voulait savoir pourquoi Emma avait mis deux années à venir lui annoncer sa paternité, mais une lueur de lucidité l’empêcha d’enclencher cette conversation dans l’immédiat. Sans doute n’était-ce pas le meilleur moment pour cela… Ses sens étant à fleur de peau, le mieux était de se concentrer sur un terrain qui n’éveillerait pas une part trop sombre de son sevrage. Alors il la questionna sur Théa. Comment est-elle ? À défaut de le découvrir par lui-même, il pouvait en apprendre davantage par le biais d’Emma.

Il l’avait regardé se relever, ses yeux abandonnant les clichés pour le pousser finalement à suivre le mouvement. Se remettre sur ses pieds lui sembla être une opération particulièrement délicate, et une fois debout, il chancela difficilement jusqu’à une chaise.

« Tu veux qu’on la joue en équipe maintenant ? », sa voix avait été remplie d’une légère aigreur suite à ses pensées précédentes, mais il avait fini par se saisir d’un côté du paquet de biscuits avant de poursuivre rapidement, « Ok. Un. Deux. Trois. ». Le sachet se déchira, permettant ainsi aux doigts de Liam d’attraper un petit gâteau qu’il s’empressa d’avaler pendant que la mère de sa fille classait les photos.

Les images défilent, s’entassant dans sa paume pendant qu’un flot de paroles parvint à ses oreilles pour lui retracer la vie de cette petite fille qui lui était étrangère.

« Tu as une sale mine sur celle-ci, pourtant tu respires le bonheur. », il s’était attardé sur la toute première photographie. Celle où Emma semblait encore plus épuisée que lui. Mais il distinguait aussi beaucoup de force et d’amour au fond de ses yeux, deux choses qui semblaient cruellement lui manquer à l’heure actuelle. Il continua à l’écouter attentivement, emmagasinant un maximum d’informations sans se formaliser des têtes passant de temps à autre le chambranle de la porte pour s’assurer que tout allait bien.

Il était resté silencieux, se contentant de sourire sous les anecdotes racontées, relevant le regard par moments pour l’apposer sur la jeune maman enthousiaste et fière qui lui contait des péripéties auxquelles il n’avait pas participé.

« Elle a l’air formidable. », il avait profité d’une pause dans le récit d’Emma pour glisser cette simple remarque tout en tendant les clichés à cette dernière.

Sans doute que le timbre de sa voix avait sonné plus ennuyé qu’il ne l’était – il ne l’avait pas été un tiers de seconde depuis qu’elle avait commencé à parler de la petite – car l’infirmière venait de s’excuser avant de lui faire une proposition qui éclaira son visage d’une risette ravie.

« Je peux ? Vraiment ? »
, il adorerait pouvoir regarder cette petite bouille d’ange dès qu’il en aurait envie, mais il ne voulait pas que la disparition de ces photos manque à Emma. « Je demanderais des cadres pour les mettre dans ma chambre. », ainsi, il ne pourrait pas oublier pourquoi il avait décidé de s’infliger cette torture qu’était la désintox.

« Mademoiselle Keller, Liam, le temps de la visite est bientôt écoulé. Je reviens dans 5 minutes. », la porte s’était ouverte pour la énième fois, mais là, aucun d’eux ne put faire comme si de rien n’était.

Liam avait tourné son visage en direction de la sortie, sa lèvre inférieure se faisant martyriser par sa canine tandis qu’il hésitait à dire ce qui lui trottait dans la tête. Ils étaient chronométrés, cette soudaine pression ne l’aida pas à mettre ses idées en place.

« Emma... »
, il avait laissé les photos retomber sur la table, ses mains se joignant, l’une d’elles fermée en un poing tandis que les ongles de l’autre s’enfonçaient dans la peau au-dessus de ses phalanges serrées, « Tout à l’heure, tu m’as demandé si je voulais faire partie de la vie de Théa… ».

« Il est l’heure de se dire au revoir ! », la voix était guillerette, comme si cette interruption était la bienvenue.

Le futur pompier sentit son sang ne faire qu’un tour, la prise de ses doigts se faisant plus forte sur son épiderme tandis qu’il serrait la mâchoire pour pester, « Encore quelques minutes. ».

« Vous connaissez les règles monsieur Keller, et elles doivent être respectées. », elle s’était approchée avec entrain de la table du salon des invités comme pour appuyer ses dires tandis que Liam s’était levé pour lui faire comprendre abruptement sa façon de penser.

La colère prenait doucement possession de son être, et lui qui était habituellement plus peace and love que angry and war sentait son souffle commencer à se faire plus rapide.


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Emma Lockwood
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* Emma ne sort pas beaucoup en dehors de son travail.
* Elle aimerait bien devenir interne et attend la validation de ses acquis que son responsable fait trainer.
* Elle est d'une grande maladresse sur tout ce qui touche les relations sociales en dehors du cadre de son travail.
* Derrière ses allures de fille sage, Emma a tendance a mentir facilement et a ne pas avoir froid aux yeux quand elle pense que c'est pour la bonne cause.
*Elle une peur phobique de l'eau.
*Elle est désespérément amoureuse du père de sa fille mais le pense homosexuel.
*Elle est obligée de voler des médicaments pour payer un maitre chanteur.
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Emma Lockwood
Le 911

Je suis soulagée quand il me dit qu’il est content de me voir. Ces simples petits mots me retirent un poids énorme sur les épaules : celui de ne pas avoir ma place ici. Même si nous avons été proche et que j’ai eu du mal a accepter d’être sortie de sa vie comme cela c’est passé, il n’en demeure pas moi que cela fait presque 3 ans maintenant que nous n’avons pas fait plus que nous « croiser » dans un supermarché. Si moi je vie avec une petite fille dont le regard et les facétie font qu’il y a toujours, au final, un fragment de lui dans mon existence, a entendre ses parents, lui n’a pas vraiment du penser a moi depuis la fameuse fête.

Sans m’en apercevoir, mon sourire s’illumine un peu plus. Plus de masque, juste un vrai sourire avant de frissonner légèrement, et réussir l’exploit de me colorer a nouveau, seulement parce qu’il vient de poser sa main sur mon bras. Un jour, il faudra surement que je prenne le temps de lister tout ce qui ne va pas chez moi mais en attendant, je me reprends rapidement surtout quand le sujet de ses parents est abordé. Malgré sa tentative d’humour, je devine tellement de souffrances et de déceptions du coté de Liam. Je me mordille les lèvres, préférant tempérer tout ce que je pense de ces gens que je n’ai surement pas assez vus pour avoir le droit de juger leur comportement. Avoir une personne qui s’enfonce dans la drogue sans rien pouvoir y faire est une épreuve, mais j’ai toujours du mal à digérer leur discours alors que leur fils avait besoin d’aide. C’est avec prudence que je préfère lui demander.

« De ton coté, tu penses que se sont des parents idéaux pour toi ? »

Je ris de bon cœur à sa proposition de prendre des ballons de condoléances pour grapiller des places assises dans le bus en lui signifiant que j’y penserais la prochaine fois sans vraiment réaliser que ça me parait évident que je compte revenir. Notre complicité reste de mise face a sa réinterprétation de ce qu’il est advenu aux réserves de gâteaux apéritifs que je lui ramenais quand il était hospitalisé :

« Qu’est ce que tu crois, je ne venais te voir que parce que tu étais mon alibi pour en manger. C’est la grande dépression depuis que tu es parti ! Plus personne à racketter… »

Malheureusement, le manque et les gestes maladroits de Liam gâtent un peu le moment. Je suis loin d’imaginer ce qui se passe dans sa tête et mes cette montée de tension sur le compte de l’épreuve qu’est un sevrage. Au moins, il semble se détendre quand il voit les photos de Thea. Si je m’étais promis de ne pas lui porter d’aide pouvant lui renvoyer sa faiblesse au visage, le voir chanceler me fait oublier tous mes bons principes. Je me précipite pour le soutenir, inquiète, avec une interrogation muette dans le regard avant qu’il ne s’assoie a la table.

Un peu raide, je fais de même en face de lui et si sa réaction face a ma proposition d’aide sent le reproche, je décide de faire comme si je n’avais pas compris. La colère fait malheureusement partie du processus et c’est surement une des émotions les plus difficiles à canaliser, même quand on est en pleine forme. Je ne pense pas qu’il est en état d’abordé sereinement certains sujets comme je ne suis pas certaine d’avoir jamais envie de lui dire a quel point j’avais été idiote en m’imaginant des choses. Ma mère m’avait suffisamment fait comprendre a quel point j’avais été nulle. Je me contente de lui affirmer, sur un ton optimiste :

« J’aimerais vraiment qu’on rejoue en équipe maintenant… »

Au moins il joue le jeu et on arrive à ouvrir ce fameux paquet a deux. Je gage que très rapidement, il n’aura plus besoin de moi pour triompher d’une ouverture facile. Si je l’ennuie ou le saoule, il se montre attentif a la présentation des photos et subit sans se plaindre mes descriptions pleines de tendresses de celle qui est tout mon univers. Ça me donne même l’impression qu’il se détend ou, du mins, oublie l’incident du paquet de biscuits. Je fais une petite grimace a sa remarque sur la photo de moi :

« Disons que la grossesse n’a pas été simple et je préfère ne pas parler de l’accouchement, mais dès qu’on m’a mis Thea dans les bras, j’ai su que ça en valait la peine… »

En fait, plus rien ne comptait plus. Les peurs, les disputes, les douleurs, les larmes, les doutes : tout c’était envolé ne laissant place qu’a une chose : elle. C’est avec une fierté de maman que je plonge mes yeux dans les siens quand il me dit qu’elle a l’air formidable. Mon ton ne cache pas tout l’amour que je porte à cette petite fille.

« Elle l’est… »

J’hoche la tête affirmativement alors qu’il me demande s’il peut vraiment garder les photos :

« Si tu en as envie, elles sont pour toi. »

C’est le moment que choisi le personnel pour rappeler que c’est la fin du temps de visite. L’heure est passée si vite. Je lui fais signe que j’ai compris et la regarde partir. Je vais me lever lorsqu’il m’interpelle et que j’avise les gestes de nervosité du jeune homme. Je n’ai pas le temps de lui demander si ça va qu’il aborde le sujet qui semble le porter proche de l’implosion. J’ai la certitude qu’il aurait besoin de bien plus de 5 min pour se livrer, malheureusement politique du centre n’est pas a la souplesse en début de cure et on revient m’inviter à quitter les lieux.

J’ai vu beaucoup de facettes de Liam durant sa maladie, de ses coups d’abattement, de combativité en passant par l’homme joyeux et toujours prêt à essayer de rire de ses malheurs. Le découvrir aussi à fleur de peau et prompt à s’énerver ne lui ressemble pas. Même si c’est le manque qui parle, j’ai du mal a faire coller cette réaction a tout ce qui fait qu’il est lui.

Dès que je le vois se lever avec humeur, je ne réfléchis pas et bondis pour me mettre devant lui. Je ne pense qu’a une chose : cette visite a eu l’air de lui faire du bien et je le connais assez pour savoir qu’il est de ceux qui ont besoin d’être entouré pour avoir la force de lutter. S’il fait un esclandre, on va lui suspendre a nouveau les droits de visite. C’est instinctivement que je pose une main sur les traces d’ongles qu’il s’est infligé et l’autre vient lentement sur son visage pour l’inciter a ne regarder que moi. Les yeux dans les siens, avec beaucoup de douceur, je tente de l’apaiser comme je le peux :

« Liam, tout va bien. Je vais revenir, vite, si tu en as envie. D’accord ? Et avec des cadres pour les photos. Ça te laisse le temps de vraiment réfléchir a ce que tu as envie ou non pour la suite avec Théa. Je ne te laisse pas tomber, tu as ma parole. J’ai un après-midi dans 4 jours… tu voudras que je revienne ? »

Liam Keller
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RP
Habitation : Un appartement à Greenwich Village avec deux chambres, l'une étant aménagée spécialement pour ta fille. Décoration de princesse, peluches en pagaille et photo ci et là, tu as particulièrement heureux de voir la petite s’émerveiller devant tes choix. Depuis quelques semaines, tu partages ton appartement avec les deux femmes de ta vie, ce qui te comble de joie malgré l’aspect « collocation » que revêt votre cohabitation.
Infos diverses : - Williamson Junior Keller est l'identité complète notée sur son ID, mais il a horreur de ce prénom et se fait appeler Liam.

- Vous retrouverez son nom sur différents bouquins présents dans les librairies du pays et au-delà. Il s'agit de grandes envolées métapsychologiques ennuyantes écrites par ses parents pour crier au monde leur fierté quant à leur fils aîné et leur déception pour le second.

- De ses 17 à 21 ans, il a lutté contre un cancer virulent, mais il a refusé de se laisser abattre, prenant les traitements sans sourciller et gardant sa bonne humeur. Seules les douleurs ont finalement eu raison de lui, et les anti-douleurs devinrent ses meilleurs amis. De cette épreuve il lui reste une belle cicatrice sur le crâne, endroit précis où les chirurgiens sont passés pour essayer de retirer la tumeur, mais qui est à présent parfaitement camouflée par sa tignasse. Les migraines récurrentes qui l'accompagnent sont également un malheureux souvenir dont il ne peut se défaire, il essaie néanmoins de les combattre par le port de lunettes de temps à autre.

- Flanqué à la porte par ses parents quelques temps seulement après sa rémission, ces derniers souhaitaient provoquer chez lui un électrochoc afin de le pousser à reprendre le chemin de l'université. Cependant, Liam préféra partir profiter de sa seconde chance en parcourant l'Amérique du Sud. C'est au Brésil qu'il se prit de passion pour le surf et c'est au Mexique qu'il fit une overdose l'expédiant immédiatement dans une cure de désintoxication. La contrainte n'étant pas un moteur de guérison, ce fut un échec cuisant.

- C'est en 2018 qu'il retourna de lui-même dans cet établissement après avoir découvert sa paternité. Il avait une fille de deux ans, désormais, l'adorable Théa en a 5 et, bien qu'il ne la voie pas autant qu'il le souhaiterait, elle est la prunelle de ses yeux, la force lui hurlant de ne pas flancher face à ses vieux démons.

- Il est végétarien.

Célébrité : Will Higginson
Crédits : avatars : CHEEKEYFIRE
DC : Matt Roja - Enzo Forzalli - Billie Davis - Elena Flores - Diego Arriaga - Jackson Blake - Nathanaël Wellington
HRP
Liam Keller
Le 911

Après la fille surprise, voila la soeur surprise...
Emma Lockwood & Liam Keller


La surprise de voir Emma débarquer avait été totale. Mais Liam était heureux de la voir. Dès leur première rencontre, il avait immédiatement senti que le courant était passé entre eux. Elle avait cette pudeur et cette douceur apaisante qui avaient rendu ses journées d’hospitalisation plus facile à vivre. La demoiselle avait, à l’époque, égayé des années difficiles, et lorsqu’il l’avait aperçu dans ce petit salon à l’attendre, il n’avait pu s’empêcher de se dire que tout était un éternel recommencement.

Elle était là. Encore. Présente pour le soutenir. Encore. À son écoute. Encore. Souriante. Encore. Réconfortante. Encore. De bons conseils. Encore et toujours.

Lorsque la conversation se tourna vers ses parents qui, eux, brillaient une nouvelle fois par leur absence, il se ferma légèrement. C’était un sujet qu’il n’aimait pas beaucoup aborder. Sans doute avait-il conscience de n’être qu’une énorme déception pour eux, une simple épine dans le pied qu’ils aimeraient réussir à faire sortir et à jeter par-dessus leur épaule pour s’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Il n’était pas l’enfant parfait qu’ils avaient désiré… Et la question posée par Emma le fit réfléchir, le poussant à rester muet quelques instants.

« Est-ce que je peux leur en vouloir de ne pas vouloir se trimballer un toxico comme fils ? », finalement, il opta pour une autre interrogation. Elle fut émise avec un sourire en coin, comme s’il acceptait tous les torts, alors même qu’il savait parfaitement que déjà lors de sa maladie, ils n’avaient pas été foutus de réagir convenablement, l’obligeant à se battre seul face à une chose pour laquelle il n’avait absolument aucune responsabilité. « Laisse tomber, ça n’a aucune importance. », son ton était las. Il fallait traduire sa phrase par : laisse tomber, je n’ai aucune importance. Parce que le sevrage, c’était ça aussi ; une longue et délicate introspection te poussant bien souvent à te trouver inutile, totalement insipide et sans saveur. Une merde, Liam se sentait comme un bon gros tas de fientes puantes depuis quelques jours, mais il cachait ça sous son sourire en détournant la conversation devenant trop pénible.

Se concentrer sur les trésors apportés par Emma était nettement plus intéressant ! Ils rirent tous les deux de bon coeur en imaginant la demoiselle entourée de funestes ballons gonflés à l’hélium dans les transports en commun. Puis Liam s’attarda sur une boîte de biscuits apéritifs qu’il reconnut sans aucune difficulté tant il en avait abusé à une époque de sa vie.

« Arf, tu dégommes mon ego avec tes flèches là. Moi qui pensais que tu venais me voir parce que tu n’arrivais pas à te passer de mes grands yeux larmoyants de gamin cloué au lit. Je suis déçuuuuu. », sa main s’était fébrilement portée à sa poitrine alors qu’il mimait une douleur lancinante dans le thorax, douleur qui n’était pas qu’imaginaire soit dit en passant.

Le manque faisant trembler ses muscles et rendant ses gestes compliqués à assumer, il s’agaça face au paquet de gâteaux s’obstinant à rester fermé. Il lui fallut avoir une nouvelle intervention d’Emma pour qu’il retrouve un tantinet son calme, sa tension descendant d’un étage en apercevant des photos s’éparpiller au sol.

Assis par terre, il observait les clichés sur lesquels une petite bouille d’amour aux boucles d’or souriait. Une pointe de rancœur et d’amertume le traversa quand il repensa à tout ce temps perdu, à ce temps qu’on lui avait volé. Les questions quant aux raisons de la maman de ne pas lui révéler la vérité dès qu’elle a su que leur soirée partagée avait laissé un paquet surprise le taraudaient depuis que la révélation avait eu lieu, mais il craignait qu’aborder ce sujet soit un peu trop intense pour lui actuellement. C’est pourquoi il avait préféré demander à ce qu’Emma lui parle d’elle, il voulait savoir comment était Théa, comment était sa fille.

Ils s’étaient tous deux relevés pour prendre place plus confortablement à table, mais Liam eut la tête lourde de cet effort lui semblant presque inhumain sur l’instant et s'est instinctivement qu’il s’accrocha au bras d’Emma qui venait le soutenir. Avant qu’elle n’émette le moindre mot, il prit la parole plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu au vu de l’aide qu’elle lui portait, « Ça va, ce n’est rien . ». Pris dans ses pensées, il ressassait les deux années qui venaient de s’écouler en s’éloignant d’une Emma bienveillante pour s’asseoir sur sa chaise, se détournant d’elle sans un remerciement.

En l’espace de seulement quelques minutes, Emma a pu voir un panel varié des émotions secouées de Liam. La joie, l’amusement, sa propension à dire des âneries étant les facettes les plus agréables. À présent, c’était son impatience, son irritabilité, sa pointe de colère et sa capacité à se montrer froid qui l’emportait. À l’intérieur de son être, tout était mélangé, ce n’était qu’un fracas de sensation qu’il peinait à réellement ressentir, ou qu’il ressentait puissance mille en fonction des moments. Sans doute que cela pouvait être déboussolant pour ses interlocuteurs, mais c’était une étape impossible à louper dans le processus de désintoxication. Dans quelques instants, il s’en voudrait, reprenant une boucle tournant inlassablement en lui renvoyant au visage ses incertitudes, ses craintes, ses hontes et son dégoût de lui-même.

Cette fois-ci, il avait accepté le coup de pouce proposé par la jolie brune, continuant son mutisme tout en dévorant quelques biscuits tandis qu’elle lui contait quelques détails sur chacune des images présentées. Son regard abandonna les photos quand elle lui expliqua que la difficile épreuve de l’accouchement fut balayée au moment même où la peau de Théa était entrée en contact avec la sienne. Au fond de lui, il pensa que lui aussi, il aurait immédiatement eu cette sensation s’il avait eu le bonheur de la connaître, mais les mots qui sortirent de sa bouche avaient été totalement différents. C’était comme si le visage angélique de leur fille l’empêchait d’être acerbe, et il se contenta d’énoncer un fait indéniable : elle était adorable.

En voyant ces photographies et en entendant les paroles d’Emma, il eut l’impression d’être plus proche de cette famille qui se dessinait sous ses yeux, et il ne put que demander à la jeune maman s’il pouvait conserver les clichés. En les observant, il ne pourrait pas oublier pourquoi il était là, pourquoi il s’infligeait une telle torture au lieu de continuer à profiter des illusions perdues fournies par une bonne dose d’anti-douleur.

« Merci. », la tension était descendue d’un cran, cependant, cette accalmie fut de courte durée. Un membre du personnel entra dans la pièce pour leur annoncer que la visite touchait à sa fin, mais Liam avait encore tant de chose à découvrir, à dire et à demander que cinq minutes ne seraient jamais suffisantes.

Il ne sait pas par où commencer, ses pensées nébuleuses et embrouillées l’empêchent d’être concis, sa nervosité gagnant du terrain fait s’enfoncer ses ongles dans sa peau jusqu’à ce qu’il ouvre à nouveau la bouche vers une Emma en train de ranger ses affaires. Elle est prête à partir, alors que lui, il veut qu’elle sache que s’il fait tout ça, c’est parce qu’il a compris que pour avoir Théa dans sa vie, il ne pouvait plus se comporter comme un crétin. Il doit se débarrasser de ses démons et de ses addictions pour être un bon père. Il le doit, et il le veut. Mais on ne lui laisse pas le temps de s’exprimer.

À la nouvelle interruption, il s’était levé rapidement. S’apprêtant à faire comprendre qu’ils avaient besoin d’un peu plus de temps, pas grand-chose, juste quelques minutes, ce n'était pas la mer à boire ! Il pouvait sentir son souffle devenir plus erratique et sa mâchoire se serrer alors que la dame insistait, indiquant que le centre de soins à des règles devant être suivies, « On s’en contre f... ».

C’est la réaction d’Emma qui le fait taire. Il se noie dans ses yeux quand elle lui fait tourner le visage dans sa direction pour qu’il ne voie plus qu’elle. Sa voix est apaisante. Encore. Elle lui vient en aide. Encore. Finalement, la boucle est bouclée, mais ce n’est pas ainsi qu’il avait imaginé qu’elle reprendrait… Il l’écouta en essayant de se calmer, sa main se déposant à son tour sur celle de la jeune femme ayant pris place sur son poignet pour la serrer comme si elle était une bouée de sauvetage.

« On se revoit vite, c’est promis ? », il devait ressembler à un gamin paumé avec ses grands yeux apeurés et sa voix devenue chevrotante, mais il la laissa partir sans faire d’esclandre, priant silencieusement pour que les quatre prochains jours défilent le plus rapidement possible.


Quelques jours plus tard.

Sa solitude, Liam commençait presque à la regretter. Il était à deux doigts de demander à ce que les visites lui soient à nouveau interdites ! Et à réclamer quelques pilules pour réussir à tenir le coup ! Pourtant, depuis le départ précédent d’Emma, il avait fait des progrès. Son psy le lui avait dit ; il ne marchait pas dans la bonne direction, il y courait ! Chaque soir, il s’endormait en regardant les photos de Théa qu’il avait délicatement déposées sur son guéridon, et tous les matins, il se réveillait pour que ce soit la première chose que se trouve à sa vue. Alors pourquoi vouloir mettre un terme à cette jolie progression ? La raison en était simple.

« Si c’est une telle corvée de venir, alors ce n’est pas la peine de vous infliger ce supplice ! »
, ses doigts s’étaient crispés sur la poignée de sa chambre tandis qu’il ouvrait la porte avec fracas. « Sérieusement… À moins que vous ne vouliez assister à la crise de nerfs d’un camé en manque, je vous conseille de dégager d’ici ! », sa colère avait explosé, il faisait preuve d’un sarcasme non feint et d’une voix emplie de haine qui ne lui ressemblait pas. Il avait suffi de vingt minutes en tête-à-tête avec ses parents pour que tout le travail effectué ces derniers temps parte en fumée.

Il n’avait même pas remarqué que ses hurlements avaient ameuté du monde, et c’est dans un dernier élan d’irritation qu’il continua, « Puisque vous ne semblez pas décidé à partir, c’est moi qui me casse ! Ça vous laissera l’occasion de fouiller dans mon tiroir à chaussettes et de trouver un nouveau truc à me reprocher pour me faire comprendre à quel point vous êtes déçus et affligés par votre raté de fils ! Pour information, si je suis aussi con, c'est de votre faute. Il serait peut être temps d'arrêter d'écrire vos bons conseils d'éducation et de vanter la parfaite petite famille que nous sommes pour aller prendre des cours chez les voisins ! ».

Le chambranle de la porte trembla sous l’impact de la porte se refermant vivement. Il fit quelques pas sans voir personne tant sa colère l’aveuglait, puis une silhouette connue apparue sous ses yeux.

« Si tu cherches des parents à adopter, je vends les miens. »
, ses poings étaient si fermés que ses jointures commençaient à blanchir tandis que ses épaules se levèrent dans un mouvement de dépit alors qu’Emma se trouvait à présent sous ses yeux. Avec tout ça, il avait oublié qu’elle lui avait promis de revenir rapidement, et que le rapidement, c’était aujourd’hui.


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Emma Lockwood
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Habitation : petit appartement sur Lower Manhattan
Infos diverses : * Physiquement Emma fait 1m61 et pèse dans les 50 Kg. C'est une brune aux yeux verts.
* Emma ne sort pas beaucoup en dehors de son travail.
* Elle aimerait bien devenir interne et attend la validation de ses acquis que son responsable fait trainer.
* Elle est d'une grande maladresse sur tout ce qui touche les relations sociales en dehors du cadre de son travail.
* Derrière ses allures de fille sage, Emma a tendance a mentir facilement et a ne pas avoir froid aux yeux quand elle pense que c'est pour la bonne cause.
*Elle une peur phobique de l'eau.
*Elle est désespérément amoureuse du père de sa fille mais le pense homosexuel.
*Elle est obligée de voler des médicaments pour payer un maitre chanteur.
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Célébrité : Felicity Jones
Crédits : moi même
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Emma Lockwood
Le 911

Même si je ne réalise pas vraiment, c’est avec un naturel tout simple que nous retrouvons des brides de cette complicité qui avait fait de nous une bonne équipe « à l’époque ». Difficile d’imaginer que nous ne nous sommes pas réellement vus ni parlés depuis presque 3 ans alors que je m’amuse de ses piques comme si on s'était quitté d’hier. Du moins, c’est comme cela que je le ressens.

Si j’avais souffert de devoir rester derrière quand lui pouvait enfin vivre sa vie loin de l'hôpital, donc de moi, je ne lui en avais jamais vraiment voulu. J’ai peut-être été triste, mais ça a fini par passer. Surement que ma mère va me traiter de dinde autant qu’elle saura que j’ai accouru pour l’aider malgré tout, mais tant pis. Je ne vois pas un univers ou je pourrais refuser de lui tendre la main alors qu’il en a besoin, et cela même s’il n’a pas envie d'être dans la vie de Thea. Et puis, ça serait mentir que de dire qu’il ne m’a pas manqué et que c’est agréable de le retrouver. Enfin, retrouvé en partie car il est l’ombre de lui-même avec des sursauts encore plus sombres, preuve de l’enfer qu’il traverse.

J’ai assez étudié les syndromes du manque avec les formations de l'hôpital pour ne pas comprendre les tourbillons d'émotions que je vois passer tant dans les gestes que les paroles de Liam. Il lui faudra du temps et de la patience pour qu’il arrive a se sauver de ce qu’il le ronge. En attendant, je préfère regarder ses efforts et les moments ou il n’est que lui, l’homme joyeux et rieurs que j’ai connu.

Je ne réponds pas à sa question sur ses parents, ce n’est pas à moi de lui donner la réponse. Je sais que ma mère a tout donné pour moi et je suis certaine que même si je trébuche, elle sera là pour m’aider à me relever. Maintenant, elle aussi a cette manie de me rappeler mes erreurs, en sachant que la plus grosse que j’ai commise à ses yeux est juste devant les miens.

Je m’en veux d’avoir bondit pour l’aider et sent bien que c’était la dernière chose à faire quand il me repousse sèchement. Le temps file à une vitesse ahurissante et la fin de cette entrevue semble plonger Liam dans une montée de colère. Au moins, mon intervention a le mérite de l’apaiser un peu, je ne le quitte pas des yeux, serrant sa main qui s’est posée sur la mienne presque instinctivement. Je sens sa détresse et je me sentirais plus tranquille si je pouvais voir son dossier et rester plus longtemps, sauf que ce n’est pas possible. Je n’ai pas d’autre choix que de faire confiance dans le centre qu’il a choisi. J’essaye de le rassurer avec douceur, sans détacher mes yeux des siens.

« Tu as ma parole, je reviens vite, on ne va pas séparer pour de bon une équipe qui gagne!… 4 jours et je suis là, avec des cadres, des biscuits et d’autres photos. »

J’essaye de lui sourire avec conviction même si ca me déchire le cœur de le laisser alors qu’il a l’air aussi mal. J’attends qu’on le raccompagne à sa chambre avant de prendre congés. La secrétaire ne manque pas de me dire :

« Finalement, on dirait que les épreuves vous rapprochent, je suis heureuse de voir que votre frère ait une sœur sur qui compter. »

Je lui offre un sourire un peu forcé en la remerciant et en laissant mon numéro de téléphone au cas ou mon « frère « ait envie d’appeler s’il en a l’autorisation, avant de partir dans ce grand périple qu’est le trajet de retour.


==========

La route a été longue, mon sac est encore plus lourd que la dernière fois et me scie les mains et l’épaule. Les derniers mètres de marche sont les pires, mais, au moins, je me sens moins perdu devant l’imposant centre ou Liam se trouve. Comme promis, j’ai trouvé des cadres, en plus de prendre d’autres magasines, biscuits, photos et gribouillis de Thea que je vois comme une œuvre d’art, des jeux de cartes et même le ballon le plus kitch que j’ai trouvé à l’hôpital. La secrétaire me reconnait et m’accueille plus chaleureusement que la première fois, s’amusant du ballon qui plane au-dessus de ma tête. Néanmoins, dès qu’elle ouvre la bouche, je sens un léger frisson d’appréhension et me crispe sous mon masque :

« Melle Keller, vous êtes un peu en retard pour la réunion de famille, vos parents sont déjà arrivés. Je vous accompagne ? »

Je peste intérieurement de cette malchance avant de me rapprocher d’elle, comme pour lui dire le plus grand des secrets :

« Alors, on s’est légèrement pris la tête eux et moi, si je pouvais éviter de les croiser, je pense que ca éviterait une esclandre gênante pour tout le monde… Liam n’a pas besoin d’une nouvelle dispute de famille dans son etat.»

Elle semble comprendre. En attendant, je me tâte à juste laisser les affaires, un peu déçue de ne pas voir Liam, surtout après les heures de bus, mais très contente que ses parents soient avec lui. Je n’imagine pas que cela puisse mal se passer s’ils ont pris la peine de venir le voir. Je prends le temps de prendre de ses nouvelles et apprends, avec plaisir, qu’il a fait de gros progrès en seulement quelques jours. Je demande un papier pour lui laisser un mot avec les affaires, tout en me renseignant sur le fait que les visites peuvent se passer ailleurs qu’à l’intérieur du bâtiment. Tant qu’il reste dans l’enceinte, il peut se promener. Je me dis que venir avec un plaid et de quoi faire un mini piquenique gouter ca pourrait être agréable.

Je suis en train de lui écrire que je reviendrais la semaine prochaine quand j’entends des cris et sursaute presque au claquement de porte qui laisse apparaitre un Liam furibond. Je ne me souviens pas de l’avoir vu aussi fâché.

« Liam ? »

Je vais vers lui, inquiète, remarquant ses poings serrés et son air fermé. Je sens la secrétaire tendue, elle aussi, surement a hésiter a appeler du personnel. Je lui fais signe d’attendre avant de répondre a celui qui oublie un peu trop que je suis censée avoir les mêmes parents que lui pour venir le voir. Avec un air malicieux je me contente de lui dire :

« Bonjour Liam, moi aussi je suis contente de te voir et sache que je les ai déjà bien trop fréquentés pour être preneuse. »

Je passe ma main dans la sienne, craignant que ses parents n’arrivent, et, avec un air de gamine rebelle, je lui propose :

« Viens, on a pas besoin de les voir plus pour aujourd’hui… »

Sans lui demander son avis, je le tire doucement vers la porte en lâchant juste, a la secrétaire :

« Promis, je le ramène dans une heure ! Et ne dites pas aux parents que j’étais là, ou ca va être pire. »

Je ne laisse pas le choix a Liam que de me suivre. Il fait beau, le centre dispose d’un parc boisé en plus d’une plage, personnellement, je vise plus l’endroit ou on nous cherchera le moins, et ou il n’y a pas d’eau. Je suis encombré par mon chargement, mais ce n’est pas grave, on ne peut pas fuir trop loin et des que je nous pense a l’abris de la végétation, je dépose mon chargement en gloussant comme une gosse fière de son cache cache improvisé. Je me penche sur le côté d’un des arbres pour guetter si je vois ses parents.

« Je crois qu’ils ne t’ont pas suivi… tu es sauvé jeune princesse en détresse, les dragons ne te retrouveront jamais dans ces bois. »

L’œil pétillant je me tourne vers lui en espérant que l’éloigner de sa source de stress lui fera du bien.

« J’imagine que je ne te demande pas comment ca c’est passé avec eux ? »

Plus sérieusement, j’ajoute :

« Tu te sens comment depuis la dernière fois ? »


Liam Keller
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Infos diverses : - Williamson Junior Keller est l'identité complète notée sur son ID, mais il a horreur de ce prénom et se fait appeler Liam.

- Vous retrouverez son nom sur différents bouquins présents dans les librairies du pays et au-delà. Il s'agit de grandes envolées métapsychologiques ennuyantes écrites par ses parents pour crier au monde leur fierté quant à leur fils aîné et leur déception pour le second.

- De ses 17 à 21 ans, il a lutté contre un cancer virulent, mais il a refusé de se laisser abattre, prenant les traitements sans sourciller et gardant sa bonne humeur. Seules les douleurs ont finalement eu raison de lui, et les anti-douleurs devinrent ses meilleurs amis. De cette épreuve il lui reste une belle cicatrice sur le crâne, endroit précis où les chirurgiens sont passés pour essayer de retirer la tumeur, mais qui est à présent parfaitement camouflée par sa tignasse. Les migraines récurrentes qui l'accompagnent sont également un malheureux souvenir dont il ne peut se défaire, il essaie néanmoins de les combattre par le port de lunettes de temps à autre.

- Flanqué à la porte par ses parents quelques temps seulement après sa rémission, ces derniers souhaitaient provoquer chez lui un électrochoc afin de le pousser à reprendre le chemin de l'université. Cependant, Liam préféra partir profiter de sa seconde chance en parcourant l'Amérique du Sud. C'est au Brésil qu'il se prit de passion pour le surf et c'est au Mexique qu'il fit une overdose l'expédiant immédiatement dans une cure de désintoxication. La contrainte n'étant pas un moteur de guérison, ce fut un échec cuisant.

- C'est en 2018 qu'il retourna de lui-même dans cet établissement après avoir découvert sa paternité. Il avait une fille de deux ans, désormais, l'adorable Théa en a 5 et, bien qu'il ne la voie pas autant qu'il le souhaiterait, elle est la prunelle de ses yeux, la force lui hurlant de ne pas flancher face à ses vieux démons.

- Il est végétarien.

Célébrité : Will Higginson
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HRP
Liam Keller
Le 911

Après la fille surprise, voila la soeur surprise...
Emma Lockwood & Liam Keller


Il avait passé beaucoup de temps à penser à Emma durant les quatre derniers jours. La visite de la demoiselle lui avait redonné un coup de fouet, les photos apportées ce jour-là lui faisant une bonne piqûre de rappel quant à sa motivation de sortir de sa dépendance. Pour la première fois depuis qu’il avait appris sa paternité, il en avait même parlé à quelqu’un. Le psychologue du centre avait été mis dans la confidence, et il lui avait soutenu que c’était une merveilleuse raison pour avoir franchi le pas. Liam ne lui avait pas tout révélé, gardant pour lui le fait que la jeune femme qui s’était présentée comme sa sœur était en réalité la mère de la petite. Il avait craint qu’on n'empêche Emma de le voir s’il divulguait sa véritable identité, or, il ressentait le besoin de préserver cet ancrage lui permettant de garder les pieds sur terre.

La visite de ses parents, elle, ne resterait pas un secret bien gardé. Il y avait eu du grabuge, les cris de Liam ne passant pas inaperçus. La colère dans laquelle cette entrevue venait de le plonger lui fit oublier toutes ses bonnes résolutions, et il perdit son sang-froid, son sourire des jours précédents s’évaporant à l’instant même où son géniteur lui fit une remarque déplacée sur les photos d’une gamine présentes sur sa table de chevet. Aux premiers mots, Liam n’avait pas réagi, sous le choc de l’entendre déblatérer de telles inepties, incapable de croire que ses propres parents puissent avoir une opinion aussi tordue de leur fils… Il aurait pu se défendre, leur expliquer la situation, leur dévoiler la vérité sur l’identité de cette adorable gamine, mais ses nerfs avaient lâché avant qu’il ne soit capable de réfléchir convenablement. La phrase de sa mère sur l’effort qu’ils venaient de faire pour venir le voir, tout ça pour tomber sur la preuve ultime de la déchéance de leur progéniture, fut la goutte d’eau de trop. Le vase était plein, et il se remplissait particulièrement rapidement dès lors qu’il s’agissait d’eux. Il y avait tant de rancune, tant de déception réciproque et de colère refoulée de part et d’autre qu’une entente cordiale et un peu d’amour entre eux semblaient totalement impossibles.

Fulminant, il avait quitté la pièce avec fracas. Ses muscles étaient tremblants sous la rage qu’il pouvait ressentir, et il tentait de calmer ses spasmes d’agacement en serrant les poings si forts que ses doigts se firent douloureux. Le manque de sa dose habituelle de calmant ne l’aidait pas à se maîtriser, ni à relativiser comme il le faisant avant d’être noyé par ses problèmes de santé ou comme il le ferait à l’avenir. Le Liam d’avant mettrait du temps à revenir, mais bien qu’il n’en ait pas conscience à l’heure actuelle, il reviendrait.

En voyant Emma à l’accueil, il s’était maudit qu’elle puisse le voir dans un tel état. Il avait zappé que cela faisait quatre jours qu’elle était venue, et sa colère brouillant son esprit lui fit également oublier le lien de parenté qu’ils étaient censés avoir. Elle avait tenu sa promesse, elle était revenue, elle était là. Pour désamorcer la situation gênante et le malaise qu’il ressentait face à elle, il fit une plaisanterie qui aurait pu les griller. Fort heureusement, elle rattrapa le coup avec toute la douceur qu’il lui connaissait.

Les sens à fleur de peau, il frissonne quand elle glisse sa main dans la sienne pour l’entraîner ailleurs, fuyant cette zone de danger évident. Lui, il reste silencieux. Par peur de dire une nouvelle ânerie, par crainte de la voir s’envoler à la prochaine boulette ou parce qu’il préfère simplement profiter de ce contact rassurant et apaisant qu’est la peau de la jeune femme sur la sienne ? Il n’a pas la réponse, et pour être honnête, il ne se pose réellement la question. Son cerveau est encore accaparé par les dires de ses parents quand son corps se remet à bouger, suivant les pas d’Emma de façon mécanique, sans réfléchir et sans se rendre compte qu’elle galère avec l’énorme sac qu’elle trimbale.

Ils marchent rapidement comme pour mettre le plus de distance entre eux et les emmerdeurs Keller. Petit à petit, Liam se détend, les allers de l’énorme parc étant aux premières loges pour voir un fin sourire renaître sur ses lips, ses doigts serrant un peu plus fort ceux de sa partenaire de fuite à mesure qu’ils avancent ensemble, main dans la main. Il ne se rend même pas compte du beau temps, ni du soleil qui vient lui chatouiller les joues ou du léger vent frais venant de la côte qui remplit à nouveau ses poumons d’un air moins nauséabond que celui qu’il respirait dans sa chambre. Son regard est planté sur le dos d’Emma qui le guide jusqu’à il ne sait où, ses prunelles bleues s’attardant sur ses épaules, puis sur sa nuque avant de suivre le mouvement de ses mèches de cheveux qui flotte au gré de leurs pas.

C’est à contre coeur qu’il l’a laisse s’éloigner de lui quand ils arrivent dans un coin tranquille, là où les arbres les cachent de quiconque voudrait les retrouver. Elle se déleste du poids qu’elle trimballait jusqu’à présent, Liam se demandant si elle pensait que lui aussi en était un. Un poids pénible, lourd, un poids inutile et totalement futile. Regrette-t-elle que leur route se soit croisée ? Ne préférerait-elle pas que le père de sa fille soit moins cabossé ? Qu’il soit un homme fiable, costaud, le genre de type à qui on confierait autant sa vie que le fruit d’une nuit devenue la chose la plus importante à ses yeux ? Merde. Sa colère était partie, emportant avec elle son amour-propre et laissant la place aux questions qui lui tournaient inlassablement en tête depuis que ses yeux s’étaient déposés sur Théa dans cette supérette.

Mais le sourire et la voix guillerette d’Emma le tirent de ses pensées sombres, le propulsant tout droit vers une nouvelle sensation. Comme dans des montagnes russes, Liam subit ses humeurs au fil des secondes, elles changent plus rapidement que la trotteuse n’avance sur une montre.

« Heureusement qu’un preux chevalier est passé par là pour m’éviter de griller sous leur bave mortifère. », il ne l’avait toujours pas quitté des yeux, comme si regarder ailleurs était prendre le risque qu’elle ne soit qu’un mirage.

Liam s’était approché d’elle, encerclant ses épaules de ses bras encore quelque peu fébriles pour la saluer comme il l’avait fait la fois précédente. La différence était significative pour cette étreinte, à leur dernière rencontre, elle avait été particulièrement succincte, alors que là, il prit son temps pour la tenir contre lui quelques secondes supplémentaires.

Il s’était raidi quand elle demanda, sur un ton ne ressemblant pas réellement à une question, comment la rencontre avec ses parents s’était déroulée. Relâchant son étreinte pour rendre sa liberté à Emma, il fit volte-face pour se concentrer sur un buisson afin de ne pas exploser à nouveau en repensant à tout ça.

Prenant une grande inspiration en pivotant pour la regarder, il glissa sur ses lèvres une risette énorme, sans doute un peu trop pour paraître naturelle, « Ça va à merveille. Je… Je me sens très bien. Vraiment très… très bien. Mieux, maintenant que tu es là. ». Sa voix était hésitante, il le savait, mais il peinait à feindre le bonheur absolu qu’il essayait de lui vendre tout en espérant qu’elle n’y verrait que du feu.

« Ce ballon est magnifique ! Je suis sûr que tu as eu un succès monstre dans le bus avec. Qu’est-ce que tu as apporté de beau ? Ton sac à l’air bien plein. », changer de sujet était devenu comme une seconde peau depuis quelque temps, encore plus avec elle. Il n’avait jamais aimé parler de lui, surtout pas quand ça n’allait pas. Cela faisait longtemps qu’il avait appris que s’apitoyer sur son sort ne permettait pas d’avancer, et faire l’autruche est souvent bien plus efficace. En surface du moins…

Il s’était assis au sol juste à côté dudit sac, se fichant éperdument de la terre qui viendrait souiller son pantalon.

« Je suis content que tu sois revenue. J’aurais préféré que tu n’assistes pas à cette scène, mais… Je peux fouiller ? », son regard était fuyant alors qu’il reparlait en vitesse des minutes qui avaient précédé, puis il lui avait dédié un sourire en posant sa question, ses mains farfouillant déjà à l'intérieur du sac sans que la permission ne lui soit donnée. Liam cherchait une seule et unique chose. Tout ce qui l’intéressait réellement, c’étaient les photographies qu’elle lui avait dit qu’elle lui apporterait.


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