Tant que ca reste en famille

# Dim 3 Sep 2023 - 15:49

La danse, les confidences, cette complicité naturelle qui fait que j’ai toujours des papillons dans le ventre et envie de sourire quand Liam est avec moi… tout est là pour je me sente grisé par cette ambiance qui ne retombe pas malgré les embuches, les interruptions et les incompréhensions. Comme si le seul fait que nous soyons ensemble suffisait a ce que tout se passe bien. Evidemment, la réalité n’est pas loin, sournoise, pour me faire redescendre de ce petit nuage de bonheur qui ne m’était pas destiné, mais je refuse de voir plus loin que l’instant. Je vie un rêve et j’ai beau entendre des cris d’alarme que rien n’est réel, j’ai ce besoin de me mentir. Je me sens belle dans les yeux de Liam, je me sens aimée, je me sens justes moi et heureuse. Le reste, que cela soit le fait qu’il aime les hommes ou que j’ai déjà réussi a le faire fuir une fois en étant « trop intime » ne sont que des détails cachés sous un épais tapis de mensonge. Surement que ma pudeur devrait s’effaroucher a l’idée de me retrouver en simple t shirt, sous un plaid, avec Liam. Mais, a l’image du sourire un peu niais qui se dessine sur mes traits ou du regard tendre que je coule sur lui, je ne suis que dans le ravissement d’apprendre qu’il aime dirty dancing ou que je vais mettre un vêtement de lui. Il est merveilleux. Maintenant je sais pourquoi je suis seule, personne ne lui arrive a la cheville et personne ne lui arrivera jamais.

« Un rituel rien qu’a nous !!! Ca serait formidable ! »

Je glousse pour un rien, j’ai une voix un peu pâteuse, mais ca aussi, je m’en fiche. Je vie quelque choses que je n’oserais même pas imaginer. Le reste n’est pas important. C’est même en riant que je lui reponds :

« Je ne picole qu’avec toi parce que tu es le seul avec qui j’ai envie de faire des folies… »

Et puis, toute la magie de ces moments enfantins, presque innocents, où il était facile d’ignorer cette tension dans mon corps réclamant quelque chose que je ne comprends pas, semble basculer avec nous lorsque nous tombons sur le canapé. Cette fois, mon esprit étourdi par l’alcool ne laisse enfin la place a ces émotions habituellement muselées. Ma vaine tentative, inconsciente, de contenir tout ce que je ressens au nom de la raison, s’écroule dans la chaleur de son étreinte alors qu’il me pose la question que je me suis toujours refusée : ce que j’ai envie.

Je le sens réagir sous la caresse légère de mes doigts qui osent l’effleurer comme je n’aurais jamais cru que je pourrais le faire. Est-ce un frisson que je vois passer dans son regard ? cette réaction, dont je crois être la source, m’électrise encore un peu plus et me donne le courage de pousser plus en avant « mes envies », laissant mes lèvres rejoindre les siennes pour un moment que me fait presque décoller de cet univers.
Alors que mes yeux se plongent dans les siens pour oser y lire son jugement, ce qu’ils découvrent ne ressemble pas a du dégout ou du mal-être. Mon sourire est mince tant l’excitation que je ressens est forte, mais il est bien la en entendant cette petite phrase a la fois effrayante et pleines de promesses et en sentant sa main contre ma joue.

« J’ai pourtant l’impression de rêver… »

Ma voix n’est que murmure comme si je craignais de briser cet instant, d’éclater cette bulle irréelle… je repars dans un autre baiser qui n’a plus rien de doux et de chaste. C’est la simple expression de tout ce que je ressens pour lui, de toute cette faim jamais entendue et acceptée… je ne sais pas trop ce que je fais, je me laisse juste aller dans ce que mon corps réclame, alors que mes doigts explorent son torse et que j’approfondis encore un peu plus ce baiser. Mon bassin se forte aux siens et ses caresses, comme ses mordillements, m’arrachent des petits gémissements étouffés par ses lèvres. Je veux plus, bien plus… Je ne fais même pas attention a la sonnerie de téléphone, rien ne compte autre que notre étreinte. Haletante, m’enhardissant, non sans une certaine maladresse a faire descendre mes doigts toujours plus bas de son torse. Et puis… tous s’arrête soudain sans préavis. Essoufflées, ébouriffée, les lèvres gonflées de nos baisers, c’est un peu perdue que je contemple Liam en essayant de comprendre ce qui se passe.

Je me laisse faire quand me redresse sur lui, passant mes bras autour de son cou. J’entends ce qu’il me dit, mais le feu dans mon bas ventre et la tension que je ressens de la moindre parcelle de ma peau qui brule presque du contact de ses doigts font que je ne suis pas d’accord. Lascivement, je me penche vers son oreille, pour lui susurrer :

« Je croyais que l’on devait faire tout ce que je voudrais ? M’aurais tu mentis Liam Keller ? »

Je prends le temps de lui déposer une pluie de baiser dans la nuque avant d’ajouter, d’une voix déformer par le désir :

« Et ce que je veux, maintenant, c’est toi… »

Avant de tenter de retrouver le chemin de ses lèvres pour reprendre ou nous nous en étions arrêtés.

# Dim 3 Sep 2023 - 18:02

Tant que ca reste en famille

Emma Lockwood et Liam Keller

“Beaucoup de divorces sont nés d'un malentendu. Beaucoup de mariages aussi.” - Tristan Bernard

Elle le fait passer par toutes les émotions. Ses mots, ses gestes, même ses silences ou cette façon qu’elle a de le regarder l’empêche de savoir ce qu’elle veut réellement. Tout est contradictoire, mais à chaque fois, il lui semble déceler en Emma la même envie que celle qui le bouffe régulièrement sans qu’il n’ose se l’avouer. Souvent, il en joue. Liam abuse d’humour dès lors qu’il a l’impression que des sentiments plus forts pour Emma surgissent, mais pas ce soir. C’est comme si là, dans son appartement, tout est possible. Se peut-il qu’elle les ressente elle aussi, ses papillons qui s’envolent et qui viennent mettre du baume au cœur ?

Dans un premier temps, il ne sait pas comment réagir. La main de l’infirmière qui remonte sur son torse le déboussole, et quand elle arrive à la hauteur de son visage, qu’elle lui demande de faire comme si tout ce qui est en train de se dérouler est vrai, alors il commence à croire que oui. Oui, elle est comme lui. Elle ressent la même chose, et elle non plus n’ose pas de peur de tout gâcher, de tout compliquer.

Le premier baiser est d’une perfection sans nom, d’une douceur irréelle. Il envoie Liam dans les étoiles. Si haut qu’il n’a eu aucune réaction, il s’est contenté de profiter du courage dont fait preuve Emma pour leur faire franchir cette barrière déjà enjambée des années auparavant.

Elle murmure, parlant de rêve et il n’en faut pas plus pour le faire démarrer au quart de tour. Il met plus de fougue dans l’échange qui suit, comme s’il voulait pallier sa paralysie d’avant, comme s’il voulait lui prouver qu’elle est bien dans la réalité, qu’aucun songe n’est en cours.

Cette fois-ci, il n’est pas question d’oublier la moindre seconde. Il veut être capable de se souvenir de chaque sensation, de chaque caresse et de chaque frisson. Plus il l’embrasse, et plus il en veut. Son désir grandit en même temps qu’il redécouvre le goût de la peau d’Emma. Il soupir de bonheur, il tremble de plaisir, il halète de sentir le bassin de la belle contre le sien, et sa verge se tend davantage, emprisonnée dans son pantalon, alors qu’il perçoit les doigts de la brune dessiner une ligne invisible en descendant jusqu’à la lisière de sa ceinture.

Il meurt d’envie d’aller plus loin, mais Liam stoppe tout mouvement, il se saisit délicatement du poignet de la jeune femme, l’éloignant de leurs intimités qui viennent se coller, s’emboîtant presque malgré les vêtements, quand il les fait changer de position. Assis sur le canapé, les fesses d’Emma reposant sur le haut de ses cuisses, il peine à s’exprimer clairement. De peur de la vexer peut-être, ou simplement parce que c’est contre-nature que de refuser d’assouvir son désir grandissant, il bafouille légèrement.

Liam espère mieux pour eux. Il ne veut pas refaire la même erreur qui a déjà été faite six ans avant. Évidemment, rien n’est pareil aujourd’hui. Ils se connaissent vraiment – même si elle en savait déjà un rayon sur lui à l’époque -, ils partagent énormément, ils ont une fille… Il n’y a pas de raison de reproduire le même schéma. Lui non plus, n’est plus le même d’ailleurs. Demain matin, il ne partira pas au lever du jour, il n’aura aucune douleur physique ou psychologique qui l’obligeront à la quitter, il n’ira pas vivre d’illusions, de rêves psychédéliques. Il n’a pas à fuir. Il n’a plus à fuir.

Mais Emma, elle est dans le même état que ce soir-là. Elle est ivre, et rien ne garantit qu’elle ne regretta pas cet acte le lendemain. Et Liam refuse de la faire souffrir, il ne veut pas voir de la honte, du dégoût ou de la déception dans ses si jolies prunelles vertes. Il veut être sûr qu’elle, elle soit sûre. Et ce n’est pas ce soir qu’il peut en être certain. Non seulement il ne veut pas qu’elle ait le sentiment d’avoir été utilisée, flouée, salie, abusée à son insu mais en plus, ils ont tous deux beaucoup trop à perdre. Leur bonne entente est trop importante pour l'avenir et le bonheur de Théa pour la jouer à pile ou face.

Il sait qu’il a raison de mettre un frein à cette étreinte. Si elle est dans les mêmes dispositions après avoir dessoûlée, il sera plus que ravit de reprendre là où ils se sont arrêtés. Mais de toute évidence, elle n’est pas d’accord avec sa vision des choses…

« Quoi ? Non, je… Emma, qu’est-ce que tu fais ? », après avoir invoqué la promesse qu’il lui a faite un peu plus tôt, celle de combler tous ses désirs pour cette soirée, elle vient parsemer son cou de baisers. Sa tête penche sur le côté sans qu’il ne puisse la contrôler afin de lui donner un meilleur accès et sa respiration reprend un rythme plus saccadé. Au moment de cette promesse, il n’avait pas imaginé que les choses puissent prendre cette tournure entre eux ! Enfin… Si, il y a pensé, mais ce n’était que pure rêverie qui ne se réaliserait jamais, il n’avait pas idée qu’il devrait se battre contre les désirs ardents et enfiévrés d’Emma, contre les siens et contre sa raison en même temps.

Et ce que je veux, maintenant, c’est toi…

« Tu ne me facilites pas la tâche... », comment est-il censé résister à de telles paroles ? C’est un supplice que de lui demander de ne pas succomber.

Sa bouche se plaque à nouveau contre celle d’Emma, il mordille ses lèvres afin de quémander l’accès pour un baiser enflammé. Il gémit en poussant sur les fesses de la belle pour que leurs bassins se retrouvent puis dans un mouvement assuré, il la fait basculer, inversant leur position afin de la surplomber entièrement.

« Maintenant, c’est moi qui commande. », son regard est assombri par le désir qui l’assaille tandis qu’il maintient délicatement à l’aide d’une de ses mains les deux bras de la jeune femme au-dessus de sa tête. Il plonge son visage dans sa nuque, caressant uniquement du bout des lèvres la peau bouillante d’Emma, sa seconde main reprenant sa place, comme un peu plus tôt, sur son sein avant d’aller relever son tee-shirt et de venir embrasser son ventre. Ses lèvres glissent sur l’épiderme, remontant en même temps que le tissu jusqu’à atteindre sa poitrine qu’il mordille par-dessus son soutien-gorge.

« Crois-moi, j’aimerais particulièrement tenir ma promesse, mais ce n’est pas le bon moment. », sa phrase est entrecoupée par son souffle court tandis qu’il la prend dans ses bras pour la soulever et la porter jusqu’à sa chambre. C'est un enfer que de se montrer si responsable, mais il est convaincu que c'est le mieux à faire. « Ce n’est pas une chambre de princesse, mais ça peut quand même être la tienne. », il la dépose sur le lit, embrasse son front, s’éloigne pour ouvrir un placard, en sort un tee-shirt et le lui tend. « Tu devrais dormir un peu, sinon le réveil va piquer demain. », il lui sourit tendrement, tentant de faire fi de sa voix encore enrouée par le désir, « Je vais aller prendre une douche, une douche glacée. Je reviens. ». Il va falloir qu’il se calme ! Les appels manqués sur son téléphone ou les médocs toujours présents dans la poche arrière de son jean l'aideront surement à ne plus penser à l'occasion qu'il vient de manquer...

(c) princessecapricieuse

# Dim 3 Sep 2023 - 23:04

Je me sens prise dans un tourbillon de sensations et me livre, sans retenue, aux lèvres et aux caresses de Liam. Ca n’est plus le rosée qui me fait tourner la tête, mais bien l’homme en dessous de moi qui me rend mes baisers avec ferveur. Je me laisse porter par un flot de sensations oubliées qui réveillent chaque parcelle de mon corps alors que je m’abandonne complètement à mes envies avec le seul homme qui m’a jamais fait frémir. Sa respiration aussi saccadée que la mienne et son souffle qui se mêle au mien, tout ne fait que me transporter encore un peu plus dans un état second, loin de mon attitude timide et réservée habituelle. Aussi, c’est difficile de comprendre cet arrêt soudain, alors qu’il me saisi les poignets et cesse de m’embrasser.

Un peu étourdie, le souffle court, je n’ai absolument pas envie d’être raisonnable. Il a ouvert en moi quelque chose qui réclame d’être assouvie. Oubliées mes appréhensions d’avoir mal, oubliée cette terreur qu’il disparaisse au petit matin, seul compte son corps contre le mien qui frémit alors que je le couvre de baisers. Je souris contre sa peau quand il me demande ce que je suis en train de faire, mais dans les faits, je ne suis même pas certaine de savoir, moi-même, ce que je fais. C’est essoufflée, entre deux baiser que je murmure ma réponse :

« Ce que tu m’as dit… je fais ce que j’ai envie…. Tu…. Tu n’en as pas envie toi aussi ? »

Même si je suis novice, que je n’y connais rien, je sens bien la bosse sur son pantalon et je vois bien cette lueur dans son regard qui me laisse espérer que ce que je ressens est partagé. Je ne suis pas sûre de deviner en quoi je ne lui facilite pas la tâche, mais, avant de poser la question je me retrouve basculée sous lui. Si j’ai une seconde de peur qui me saisit, elle est vite chassée par ce désir dévorant alors que mes yeux se perdent dans le regard de celui qui me domine, sans lâcher mes poignets. Un petit sourire intimidé se dessine sur mon visage mais je suis loin de me dérober. Je me retrouve dans une étrange position, qui m’aurait surement valu plus d’une rougeur dans mon état normal, mais en cet instant, cela me met encore un peu plus au supplice. Le frisson que je ressens n’a rien à voir avec ce que j’ai vécu alors jusqu’à maintenant. C’est sans aucune retenu que je me livre à Liam en voulant toujours plus.
Je suis dans un état presque second, tout mon corps semble bruler alors que la bouche de Liam s’aventure sur mon sein. Je maudis le morceau de tissu qui m’habille encore et me tends sous le plaisir que je ressens par ce simple contact. A bout de souffle, je ne comprends pas tout de suite ce que Liam me dit, mais quand il me soulevé, je pousse un petit gémissement plaintif avant de réaliser que ce n’est pas pour continuer ce qu’il a commencé qu’il m’emmène a sa chambre. J’ai une toute petite voix suppliante.

« Liam... Je ... je... je n'ai pas envie de dormir... »

Je me retrouve seule, avec son t-shirt dans la main et soudain, c’est la fin de la magie. L’atterrissage est brutal, il n’y a pas que cet abandon en me demandant, a nouveau, ce que j’ai raté, il y a aussi la honte de mon attitude et la frustration qui entre en jeu. L’alcool décuple les émotions et m’empêche d’avoir le recul nécessaire pour bien appréhender ce qui vient de se passer. Seul compte le fait que j’étais avec Liam et qu’il est plus là. Je me sens horriblement grotesque d’avoir seulement espéré qu’il en soit autrement que cette fin sans étreinte. Mécaniquement, en sentant les larmes me piquer les yeux, je retire mes vêtements et enfile le haut qu’il m’a donné. Il ne sent même pas lui. J’ai encore plus envie de fondre en larmes. Malgré mon mal-être, ma maniaquerie fait que je prends le temps de religieusement plier mes affaires avant de me mettre en boule dans un coin du lit le corps secoué de sanglots. Si je pense que je ne dormirais pas de la nuit, le rosé et l’épuisement en décident autrement car c’est complétement assoupi que Liam me retrouve quand il revient dans sa chambre.

Assommée par l'alcool, cela ne m’empêche pas d’être rattrapée par mes cauchemars quelques heures plus tard. Dans le néant d’un sommeil sans rêve qu’ils se glissent. Il est là, je l’entends, son pas lent et sur de lui, je suis tétanisée, je ne peux plus bouger sous mes draps, juste prier qui ne fera que passer devant ma chambre. Avec lenteur, je l’entends, il s’arrête devant ma porte puis entre. J’ai envie de crier, d’appeler à l’aide, mais je ne peux pas. J’en suis incapable, même quand il tire le drap et m’attrape. Je sens ses mains sur moi et commence à me débattre, mais mes bras son trop petits, je ne suis pas assez forte et il me frappe pour que j’arrête pendant qu’il m’emporte. Pourtant, j’essaye, je ne lâche rien, même quand je sens mon corps plongé dans l’eau froide et que je suis maintenue sous l’eau. Je devine son sourire dans l’ombre de son reflet sur la surface dansante. Une femme hurle, supplie. J’ai les poumons en feu, je suffoque… et même si je ne suis plus dans cette piscine gelée, mon corps ne sait plus. Comme dans de trop nombreux soirs, après m’être débattue contre mes draps, c’est les mains sur mon cou, la bouche ouverte pour chercher de l’air, le corps contracté par cet effort, que je reprends que vaguement conscience, piégée entre ce passé oublié et la sécurité de mon présent.

# Jeu 7 Sep 2023 - 15:20

Tant que ca reste en famille

Emma Lockwood et Liam Keller

“Beaucoup de divorces sont nés d'un malentendu. Beaucoup de mariages aussi.” - Tristan Bernard

Ses paupières se ferment à la question d’Emma. Évidemment qu’il en a envie. Elle le sent forcément, la force de son désir pour elle pulse sous son jean et l’enflamme totalement. Son regard laisse transparaître toutes les idées qui lui viennent pour occuper la nuit à venir, et il la fait basculer à son tour entre les coussins du canapé. Il reprend le contrôle. Ou plutôt, il le perd pendant qu’il continue à l’embrasser, à descendre dans son cou, sur son ventre pour savourer la douceur de son épiderme puis, lorsqu’il dépose sa bouche sur sa poitrine, qu’il mordille délicatement le tissu de son soutien-gorge, il prend conscience que s’il ne met pas un terme à cette étreinte immédiatement alors il n’en sera plus capable. Or, Liam refuse d’avoir un contact plus poussé avec Emma tandis qu’elle a trop bu. Ce ne serait pas juste de profiter de la situation. La jeune femme mérite mieux. Leur histoire mérite mieux. Il veut que ce soit mieux.

« Je sais… Moi non plus. », aucun d’eux n’a sommeil. Le désir à cette faculté merveilleuse de tenir éveillé, d’envoyer valser la fatigue en prenant le dessus sur tout le reste.

Après l’avoir déposé sur son lit et lui avoir sorti de quoi se changer pour la nuit, il la regarde un instant. Il est tiraillé. Sortir de cette chambre ou… Non, il doit sortir, et tout de suite. C’est sur un mélange de sérieux et d’humour qu’il informe la brune de son besoin d’une douche glacée avant de prendre la direction de la salle de bain.

Une fois la porte refermée derrière lui, son dos prend appui contre et il souffle un grand coup, puis il s’approche du miroir. Les mains crispées sur le meuble, ses yeux passent de son reflet à la porte se trouvant dans son dos.

« Mec, t’as pris la meilleure décision. », il murmure en arrêtant de regarder en arrière pour se focaliser sur son visage dans le miroir tout en prenant un air sûr de lui comme s’il essayait de se convaincre de ne pas rebrousser chemin. Elle en avait envie, alors il pourrait faire machine arrière, retourner dans sa chambre, l’embrasser à nouveau et s’adonner aux plaisirs de la chair avec cette femme qui vient de le rendre totalement dingue. « Et merde ! », il souffle en se donnant une petite gifle pour s’auto-engueuler. Se remettre ce genre d’images dans la tête, ce n’est clairement pas l’idée du siècle ! Crétin.

Il se débarrasse de ses fringues qu’il laisse choir au sol avant de rentrer dans la cabine de douche. L’eau coulant sur son corps lui permet de se détendre, d’évacuer la tension de ses muscles, et chaque petite goutte semble emporter avec elle un peu de la frustration qui s’est accumulée en lui lorsqu’il tourne rapidement le mitigeur vers une température de plus en plus froide.

C’est apaisé et plus serein qu’il remet un pied sur le carrelage mais son humeur change radicalement à l’instant où ses prunelles rencontrent un petit sachet transparent s’étant échappée de la poche de son jean. Avec les dernières péripéties, il avait presque oublié le cadeau que son ancien dealer lui avait fait ce soir… Nu comme un ver, Liam bloque totalement sur les cachets visibles à l’intérieur du paquet surprise. Son cœur commence à s’emballer, ses mains deviennent moites et son souffle se fait plus difficile tandis que sa mâchoire se contracte en même temps que son estomac. Il se saisit rapidement d’une serviette qu’il enroule autour de sa taille avant d’attraper l’emballage dans un geste empressé pour en observer encore quelques secondes le contenu. Cette fois-ci, la gifle est mentale, mais elle suffit à le faire retomber sur terre.

Vêtu d’un short en guise de pyjama, Liam retourne dans sa chambre, planque les comprimés dans son tiroir à chaussettes et se retourne vers Emma qui s’est endormie comme un bébé. Il s’approche pour s’asseoir près d’elle, passe délicatement sa main dans ses cheveux en souriant comme un bienheureux. Lorsqu’il s’apprête à s’allonger à ses côtés pour, à son tour, rejoindre les bras de Morphée, il entend à nouveau son téléphone sonner dans le salon et il soupire en ayant une très bonne idée de qui peut le harceler de la sorte à une heure aussi tardive.

« Abigaïl… Calmez-vous, tout va très bien. » … « Pourquoi je chuchote ? Parce qu'Emma dort dans la pièce d’à côté. » … « Non, je ne vais pas la réveiller pour que vous puissiez lui parler ! » … « Il va falloir me faire confiance sur ce coup-là. » … Liam soupire et lève les yeux au ciel… « Elle n’a pas trop bu, elle était juste contente de pouvoir profiter d’une soirée de libre. » … « Quoi ? Mais non, je ne lui ai rien donné d’autres ! » … « Je vais raccrocher maintenant, il est tard. » … « Oui, je dors sur le canapé. » … « Elle n’a plus douze ans et demi. Bonne nuit. ». Il raccroche sans attendre de réponse.

Il aurait mieux fait de se contenter d’envoyer un message, ça lui aurait évité une énième prise de bec avec la mère d’Emma. Cette conversation a raison de ses dernières forces, et Liam s’endort, comme il l’a dit à Abigaïl, sur le canapé.

Un bruit sourd, soudain et fugace le fait sursauter. Liam se redresse, une main sur le front, les yeux papillonnant pour s’habituer à l’obscurité. Où est-il ? Ah oui, dans son salon. La soirée de la veille lui revient, et en entendant un souffle difficile et un son étrange provenant de sa chambre, il se rappelle qu’Emma dort dans son lit.

Un souffle difficile et un son étrange ?

C’est en vitesse qu’il se lève, il remplit à la va-vite un verre d’eau pour la demoiselle, qui, il en est sûr, va se réveiller avec la gorge sèche et se rend jusqu’à sa chambre. En passant l’encadrement de la porte, il voit un corps se tordre dans tous les sens sous les draps alors il dépose encore plus rapidement qu’il ne l’a rempli le verre sur la table de nuit se trouvant à l’opposé de la jeune femme et se glisse sur le matelas. Doucement, en essayant d’éviter les coups, il la prend dans ses bras, la cale contre son torse en emprisonnant délicatement les bras d’Emma sur son ventre puis il vient apposer une de ses mains sur la joue de la brune.

« Hey, ce n’est rien, tu fais un cauchemar. », il murmure pour tenter de l’apaiser, mais elle se débat encore dans son sommeil en lui filant quelques coups de coude au passage. Après avoir réussi à se dégager de l’emprise que Liam avait sur ses bras, elle se calme soudainement en planquant une de ses mains sur sa gorge, le souffle court. Le pompier a la tête baissée vers elle, il l’observe silencieusement, inquiet devant un rêve aussi mouvementé. Tout ce qu’il pense, c’est que l’alcool a décuplé la vivacité de ses songes, cela arrive régulièrement, « C’est bon, tu es réveillée, ce n’était qu’un cauchemar. Tout va bien. ». Il attrape le poignet de la jeune femme pour lui faire retirer de son cou tout en commençant à basculer doucement de gauche à droite dans un mouvement apaisant et réconfortant, « Respire profondément. ». Il n’imagine pas que ces terreurs nocturnes sont monnaie courante, il se contente de faire ce qu’il aurait aimé qu’on fasse pour lui lors de ses bad trip liés à sa consommation de médocs.

(c) princessecapricieuse

# Lun 11 Sep 2023 - 23:01

Je suffoque, l’air peinant a entrer dans mes poumons pendant que je me débats pour me libérer de cette main qui me garde sous l’eau. Je ne lâche rien, je n’abandonne pas alors que je me sens de plus en plus entravée. Impossible de réaliser que je ne suis pas vraiment dans cette piscine gelée ou de comprendre d’où vient la voix dans le Liam alors que je suis perdue dans ce cauchemar. La confusion des terreurs nocturne fait que je suis incapable de discerner le rêve du reste tant je suis prisonnière de ma peur. Pour autant, même piégée dans ce semi sommeil, j’arrive a l’entendre. Doucement, je cesse de me débattre et c’est instinctivement que je finis par me laisser faire par le pompier. Sa chaleur et son odeur familière me rassure, et j’ai le réflexe de me blottir contre lui respirant comme si je pouvais seulement reprendre souffle. C’est douloureux, pas assez pour vraiment me réveiller, mais trop pour que je puisse retenir mes larmes. Je m’agrippe a Liam avec le peu de force qui me reste tout en murmurant dans mon sanglot :

« Ne le laisse pas me prendre… je ne veux pas… ne le laisse pas… s’il te plait… je veux rester avec vous… je veux rester avec vous… »

Je murmure en boucle cette supplication pleine de détresses d’une voix à peine audible avant que mes yeux ne se referment pour me replonger dans un sommeil un peu moins mouvementé. La présence de Liam y est surement pour beaucoup. Je reste contre lui et surement que mes larmes coulent encore quelques temps entre deux gémissements plaintifs, faute de pouvoir articuler plus. D’ailleurs, au petit matin, ça sera des images plus douces que je penserais avoir rêvées, celles de baisers avec l’homme contre lequel je dors.

C’est la lumière est plus vive quand j’ouvre péniblement les yeux, aussi nauséeuse que migraineuse, vaguement consciente de l’endroit où je me trouve. En fait j’ai une minute de panique en réalisant que je ne sais pas plus ou je suis que comment je suis arrivée là. Je me redresse vivement grimaçant de douleur alors que ma tête semble prise dans un étaux. Ce n’est que la que j’avise que Liam est là, ce qui me rassure. Il est dans me même lit que moi, impossible de ne pas rester une seconde saisie par ce spectacle me fait douter d’être bien réveillée. C’est presque intimidé que je tente un petit :

« Bonjour… »

Ma voix qui me semble éraillée. Les sourcils froncés, mon cerveau tente de me dire que ce n’est pas normal que je sois dans le lit de Liam et surtout dans un t-shirt qui n’est pas a moi. Si le rouge commence a me monter aux joues en repensant au brides de rêves un peu trop intime, toutes mes questions sont avortées par la vision du réveil qui me fait presque bondir hors du lit, malgré la douleur. 10h !!! IL EST 10H ?!!! COMMENT J’AI ¨PU DORMIR AUTANT !!??

« Oh Mon Dieu !!! JE COMMENCAIS A 9h !!! »

Première fois de ma vie que je vais être en retard. J’attrape mes habits et manque de me prendre la porte en voulant sortir de la chambre pour trouver ou me rhabiller entre deux chapelets de « Oh Mon Dieu ! » sans savoir pourquoi je n’ai pas entendu mon téléphone. Je ne trouve pas mon soutien-gorge, tant pis, je n’ai pas le temps de chercher plus. Les cheveux en pagaille dans mes vêtements de la veille, enfilé a la hâte, avec un teint blafard et des cernes attestant de la petite nuit, je passe devant le pompier avec précipitation.

« Liam !! Je suis désolée !! Je dois y aller !!! Mon téléphone ? Tu as vu mon téléphone ? OH MON DIEU !! Je vais me faire tuer !!»

C’est la panique ! Quand je récupère, enfin, mon téléphone, j’ai un hoquet de surprise en voyant les notifications. J’ai plus de 120 appels en absence, dont 115 de ma mère, le reste vient de mon responsable et mes collègues. Mon réveil a sonné plusieurs fois, aussi, mais je n’ai rien entendu. Je grimace et c’est nerveusement que je courre presque a la porte avant de me souvenir que je ne suis plus à une minute prés. Je me tourne vers Liam pour lui dire :

« Merci encore pour le repas et pour tout le reste !! Je dois filer !! A bientôt !! »

Puis, comme un ouragan maladroit, je pars en laissant ma caisse a outils et pas que. Pas la peine de dire que dans cette tenue, il y a matière a faire jaser mes collègues sur ce que j’ai fait de ma nuit. En attendant, malgré ma gueule de bois, c’est la peur au ventre d’avoir dit ou fait des maladresses, ou pire, que je reste a jeter un œil sur mon téléphone. Je ne sais pas si j’ai envie d’avoir des nouvelles de Liam ou si cela me fait peur, mais du peu que je me souvienne, je crois que je peux déjà mourir de honte entre mes histoires de plombiers ou mon envie de danser. Ce n’est pas la migraine qui me donne envie de disparaitre finalement.