Le sens de la vie est justement de s’amuser avec la vie | Riley Sanchez

Le sens de la vie est justement de s’amuser avec la vie

Sous la douche, Charlie continuait de discuter avec Riley. La jeune blonde n’était aucunement gênée de la proximité avec son chauffeur de la soirée, elle préférait même se savoir accompagnée que seule, la crainte de voir débarquer de nouveau son paternel dans son quotidien pouvait lui donner des petites crises d’angoisses. La jeune journaliste prenait des notes mentales concernant ce qu’elle pouvait demander à Riley, c’était une jeune femme qui ne semblait pas avoir eu une vie simple mais qui ne s’en plaignait pas pour autant, le mental dont elle faisait preuve forçait le respect et avoir un petit article qui raconterait son point de vue lors des courses urbaines pouvait aussi avoir un impact positif sur la population New-Yorkaise.

Charlie comprenait que la véritable mordue de mécanique c’était bel et bien Riley. Surement même que ses frères venaient dans son garage pour faire refaire leur mécanique. Elle comprenait que les bases étaient acquises mais que ce n’était surement pas eux qui iraient refaire tout un embrayage. Cette simple pensée fit sourire la jeune blonde, car après tout, qu’est ce qu’était un embrayage ? Elle connaissait le therme, elle savait que c’était de la mécanique, mais ses connaissances n’allaient pas plus loin ! Au moins si elle devait s’acheter un véhicule pour se déplacer à New-York, elle saurait chez qui aller. Même si en y réfléchissant bien, elle irait plus facilement à la location d’une voiture car elle ne voudrait pas s’encombrer avec un véhicule.

Son père néanmoins avait toujours aimé les belles cylindrées, il avait toujours aimé le fait de se pavaner dans de beaux bolides, lui qui avait acheté une Hudson Hornet lorsqu’il avait touché la richesse du bout des doigts. Charlie se souvenait du bruit du moteur, de l’intérieur de la voiture, une bien belle carrosserie mais pour autant, elle n’aurait jamais pu s’en servir dans les rues d’une ville. A choisir, elle aurait pris un SUV avec climatisation, sièges en cuir et chauffant, toit panoramique, bref toute la panoplie du bien-être.

- Elle faisait un sacré bruit !

Elle était persuadée que son père la possédait encore, mais malheureusement elle ne pouvait pas proposer à Riley d’aller la voir, se rapprocher de son paternel n’était pas une option pour le moment. Peut-être un jour s’il venait à partir pendant quelques temps et qu’elle était mise au courant, après tout elle avait encore quelques amis à Charleston qui pouvaient la guider sur les faits et gestes d’Howard Cooper. Enfilant son peignoir, elle observait Riley et ne se dérobait pas : elle n’avait pas vu le film. Lorsque Riley lui annonça que le chiffre était 53, elle fit une légère grimace, un petit « mince » silencieux. Oui elle aurait voulu avoir du bol et trouver le bon chiffre.

Terminant de se sécher, voilà que les pizzas arrivaient ! Elle demandait à Riley de réceptionner la commande et balançait la première connerie qui lui passait par la tête à savoir que le gars penserait tomber dans une production de cul. La réponse de la brune fit rire Charlie qui se dirigeait vers sa chambre.

- Ne me dit pas que dans les films de cul que tu peux voir, tu n’as jamais vu le scénario du livreur de pizza qui est accueilli par une ou deux jeunes femmes, au moins une qui est nue ou à moitié nue, et qui glisse qu’elle n’a pas l’argent pour payer en proposant un autre moyen de paiement ! Puis merde, le gars aurait kiffé, deux filles comme nous, imagine !

Elle n’était pas pudique, c’était maintenant un fait que Riley avait surement assimilé, mais pour le repas elle avait pris un petit short et un petit débardeur. Charlie laissait son acolyte de la soirée prendre la commande, elle avait mis en premier son short, puis son petit débardeur, entendant seulement les paroles sans voir que le livreur avait tenté de la mâter. Pourquoi lui jeter la pierre ? Un peu de bonheur dans sa soirée voilà tout.

Charlie était revenue dans le salon, et elle rigola à la phrase de Riley.

- Mince c’était le petit brun ? Celui qui se laisse pousser une petite moustache mais qui rend un peu ridicule ? Il est sympa, il bégaye à chaque fois. Tu aurais dû lui dire qu’en fait le spectacle était pour toi.

Est-ce qu’elle aurait dû fermer la porte ? Elle s’en fichait, c’était déjà du passé finalement car la soirée ne faisait que commencer. Charlie avait été prendre une bière à son tour, et elle posa une de ses fesses sur la table en revenant, tapant sa bouteille avec celle de la brune qui venait de lui poser une question sur DaryL. Charlie prit le temps de l’observer durant quelques secondes avant d’inspirer, comme si elle réfléchissait à la question.

- Je pense que c’est surtout parce que j’ai des accès aux informations, et c’est important d’avoir toutes les cartes en main possible. Puis tu sais comment il est, en l’espace de quelques secondes il arrive à te convaincre d’aller élever des pingouins sur la lune.

Charlie eut un petit rire avant de reprendre.

- Alors ? Tu as besoin d’une douche avant de manger ou bien on passe à table ? Tu veux qu’on regarde s’il y a la coccinelle en location ? On peut aussi mettre un bruit de fond, et tu me dis si c’est juste pour tes talents de grandes conductrices que Daryl a commencé à bosser avec toi, et surtout comment il t’a recruté.

HJ: désolé du temps de réponse, j'ai eu quelques soucis en début d'années que je n'avais pas prévu ! J'espère que tu as toujours envie de continuer le sujet.

Le sens de la vie est justement de s’amuser avec la vie

- En voyant ton visage, je me dis que les films de cul, c’est peut-être pas ce qui te branche le plus. Assexuée ? Enfin, c’est peut-être un peu trop personnel tu me diras comme question.

Charlie lui fit un sourire, pour sa part, il fallait bien combler certains côtés du célibat voir de la sensation de solitude d’une manière ou d’une autre, et il était vrai qu’il lui arrivait de se rendre des sites illégaux pour les enfants. Est-ce qu’il fallait la blâmer pour une telle chose ? Charlie ne le pensait pas, mais dans les mœurs actuelles, les gens pensaient que ce petit plaisir était presque quasi-masculin, chose totalement faux. Ce n’était pas parce qu’on était une femme que l’on ne pouvait pas se faire plaisir, non ?

Leur plus grand point commun pour le moment s’appelait Daryl Roja. Un homme que Charlie connaissait peu mais qui lui avait accordé sa confiance – relative certes, mais ils n’étaient qu’au début de leur collaboration – et les contacts qu’ils avaient eu ensemble étaient plutôt positifs. La jeune blonde avait apprécié le moment de l’interview, voulant le faire passer pour un homme plus sain et abordable qu’il n’y paraissait en premier lieu, puis surtout pour un homme qui avait du respect pour la gente féminine, chose pas forcément aisée à deviner lorsqu’on le savait la tête du Blue moon.

Une bière à la main, les pizzas devant elles, et la discussion continuait, assez fluide et surtout plaisante pour Charlie.

- Je n’arrête jamais de parler

Elle lui avait fait un clin d’œil, en vérité, c’était bon de discuter avec une personne qui allait lui répondre et pas pour réciter les répliques de films devant la télévision, ou bien parler pour le boulot. En cet instant, Charlie avait surtout l’impression de passer une soirée avec une copine, pouvoir parler de tout et de rien, puis il y avait aussi la déformation professionnelle qui faisait qu’elle ne cessait de débiter des phrases les unes après les autres, espérant quelques réponses, mais surtout que la conversation ne s’appauvrisse pas.

La blonde n’avait même pas remarqué qu’elle avait proposé deux fois une douche, mais la phrase de Riley la fit beaucoup rire alors qu’elle levait un sourcil en portant le goulot à ses lèvres.

- Mince, je voulais être subtile dans le fait que je voulais te voir en sous-vêtement ou même sans rien. Tu as bien vu que je parle, je serai venue avec toi en prétextant ne pas t’entendre sinon.

Est-ce que Riley en avait besoin ? Carrément pas. Non, l’odeur qu’elle dégageait était même plutôt agréable, alors elle n’allait pas lui dire de foncer se frotter dans les moindres recoins. Charlie avait prit la télécommande pour allumer sur une chaine au hasard : une série passait à la télévision, Walking Dead vu la démarche des zombis et de l’homme tenant une batte de base-ball.

- Il a un côté sexy Jeffrey Dean Morgan

Charlie laissa Riley parler, prenant une part de pizza sans cesser de la regarder, elle écoutait silencieuse, notant les informations qu’elle lui donnait sur sa vie, intéressée de savoir le parcours de chacun.

- Tu es un peu le transporteur de Daryl, tu sais ce film avec l’acteur chauve, baraqué qui se bat bien. Mais en tout cas je vois ce que tu veux dire, Daryl aime les personnes discrètes qui savent tenir leurs langues, et il arrive à tirer le meilleur d’entre nous.

Et visiblement le second point commun était leur solitude et le fait que Daryl Roja leur permettait d’avoir une activité où elles côtoyaient d’autres personnes. Les deux avaient un train de vie assez simple, et aucune des deux ne crachait sur l’argent. Charlie continuait de manger lorsque la proposition pour les courses de rue fut mise sur le tapis, aussi elle hocha la tête rapidement.

- Avec plaisir ! Si ça ne te gêne pas, et si bien sur c’est faisable, j’adorerais vivre une course de rue. Tu penses qu’en voiture avec toi ce serait possible ?

Surement le seul moment où elle se tairait et s’accrocherait à son siège à se faire blanchir les jointures.