Un lieu à découvrir (Ft Liam Keller)

"Sympa, très sympa..." pensa t'elle tout bas.

A vrai dire, elle ne s'attendait pas à cette déco la, mais elle était agréablement surprise. Dickens, son patient, ne lui avait pas menti. Le lieu sortait de l'ordinaire, il était plutôt dépaysant et elle appréciait l'atmosphère qui y régnait, douce et chaude à la fois. 

Il n'y avait pas encore grand monde, il n'était que 21 heures et le prochain spectacle commençait à 22h. Elle regardait autour d'elle les quelques clients qui buvaient leur verre ou papotaient entre amis, elle mesurait surtout les risques potentiels...en effet, rien de tel qu'un bar un peu libre pour attirer toutes les emmerdes du quartier! 
Elle était sur ses gardes, et mettait toujours un peu de temps avant de se détendre, ou de se sentir en sécurité.

Une femme seule entrant dans ce genre de lieu attirait souvent le regard, et parfois les regards étaient un peu trop inquisiteurs, sales, voire les deux en même temps. Mais pour une fois, elle ne se sentait pas épiée par qui que ce soit, et tant mieux.

Après avoir analysé les différentes portes de sortie possibles, les différentes options de fuite et regarder tous les clients un à un, elle se dirigea vers le bar et commanda tranquillement une tequila sunrise, sa boisson préférée.

Elle retira sa veste en cuir rouge et la posa sur le tabouret à ses côtés. Elle sortit de sa poche de jean un élastique et attacha sa longue crinière brune en queue de cheval assez haute, dégageant ainsi sa nuque. Elle avait chaud, l'air été lourd encore ce soir. Elle avait opté pour un débardeur noir avec un  petit papillon blanc sur le côté droit de sa poitrine et son collier en argent avec un médaillon goutte d'eau reposait sur le bord du débardeur.

Le grand brun tatoué qui faisait office de serveur lui apporta son verre sur lequel reposait une tranche d'orange, et dans lequel flottait un parapluie jaune et bleue.
Elle soupira, enleva ce décor qu'elle avait toujours trouvé grotesque et bu une gorgée rafraichissante. Son cocktail était parfaitement dosé, pile comme elle l'aimait.

   

Un lieu à découvrir

@Ella Scott et Liam Keller

Au cabaret, on vend la folie en bouteille - Proverbe français

Le Paradise. Ce n’est pas vraiment le genre d’endroit où on peut avoir l’habitude de te voir. Tu es plus du style bar à bière ou club avec de la bonne musique pour enflammer la piste de danse. Franchement, Liam, tu n’es pas super à l’aise. Trop guindé. Trop… Prout prout ? Ouai, c’est cela, trop prout prout pour toi. Tu as l’impression d’être renvoyé des années en arrière. Quand tu n’étais qu’un adolescent obligé d’accompagner ses parents dans des soirées ennuyeuses côtoyées uniquement par des gens encore plus ennuyeux. Ça avait d’ailleurs été l’un des plus grands avantages de la maladie qui t’était tombée dessus ; être trop faible, être devenu trop inintéressant et ne plus être le genre de gamin dont tes parents pouvaient être fier. Au moins, tu t’étais épargné de longues, très longues, très très longues séances d’un ennui mortel. Merci le cancer ! Si tu devais mourir, ce ne serait pas avec les fesses posées sur une chaise à t’endormir en écoutant d’une oreille distraite une conversation pompeuse. Non, toi, tu avais profité du temps qu’il te restait pour vivre. Et pour vivre vraiment. Malgré la fatigue, malgré la douleur, malgré la tête te tournant, tu avais voulu ne rien rater. Et aujourd’hui encore, c’est ainsi que tu traverses ton existence. À mille à l’heure. À mille pour cent. Alors pourquoi être ici, entre ses murs d’un cabaret ? À attendre qu’un spectacle commence à 22h tapante ?

« Vous ne voulez pas de votre parasol ? Je vous le pique alors, ça protégera ma peau délicate des rayons de lumière. », tu te saisis de l’objet de décoration jaune et bleu qui vient d’être déposé sur le comptoir, puis tu le glisses derrière ton oreille en souriant sincèrement à son ancienne propriétaire.

Grande, brune, avec un air aussi paumé que toi. Quoi que, la demoiselle à l’air de faire attention à son environnement et à ce qui se passe autour, peut-être que le lieu lui plaît. Peut-être attend-elle quelqu’un.

« Puis-je ? », tu désignes le tabouret de bar libre se trouvant à côté d’elle. Ton indécrottable sourire toujours collé au visage, tu te montres avenant, sociable. Sans doute un peu malpoli de l’interpeller de la sorte, mais, pour toi, ce n’est que de la gentillesse et une envie de faire de nouvelles connaissances en toute circonstance. Tu aimes la vie Liam. Tu aimes les gens. Tu aimes l’inconnu. Mais tu détestes les cabarets.


   

(c) princessecapricieuse

   

Elle avait bien senti quelqu'un se rapprocher d'elle. 

Elle s'était légèrement crispée à l'idée que quelqu'un qu'elle ne connaissait pas allait lui adresser la parole, elle avait un côté un peu sauvage quand elle n'était pas au boulot. A vrai dire, ça lui suffisait déjà amplement de devoir être sociable et souriante pendant ses gardes, alors sur son temps libre c'était beaucoup plus compliqué d'afficher un sourire de façade.

Ella regarda son petit parasol disparaitre derrière l'oreille de son interlocuteur en haussant les sourcils, surprise par ce geste quelque peu rapide. Elle le regarda ensuite de haut en bas, essayant d'analyser rapidement si c'était un danger potentiel pour elle. 

Il était assez grand, athlétique, habillé simplement mais ce style vestimentaire lui collait parfaitement. Une petite mèche légèrement ondulée retombait sur son front. Il arborait un sourire impressionnant de franchise qui fit esquissé un léger, très léger sourire chez Ella. Deux possibilités : ou il était saoul, ou il était d'une jovialité sans faille parce qu'il avait gagné au loto ou une autre bonne nouvelle du genre.

Elle ne se senti pas menacée, alors quand il lui demanda si il il pouvait s'asseoir elle acquiesca.

Je vous en prie. Tout en regardant à nouveau son verre, elle ajouta : Je ne voudrais pas vous empêcher de fêter quoi que ce soit.


Aux urgences elle avait l'habitude de récupérer tous les alcoolos du coin alors elle savait rapidement identifier les états d'ébriété avancés. Elle avait même un petit jeu avec un collègue : ils pariaient régulièrement sur le taux d'alcool dans le sang que le prélèvement sanguin allait révélé. Bien souvent, elle tapait dans le mille! elle était très forte à ce petit jeu. Du coup, c'est son collègue qui lui ramenait le petit déjeuner à leur prochain service commun. 

Là, clairement, ce garçon n'avait pas bu du tout. Il débutait probablement sa soirée. Elle commença à imaginer les raisons qui pouvaient le rendre si joyeux, et des idées comme une naissance, un mariage, un nouveau boulot lui traversèrent l'esprit.

Elle se posa ensuite la question "quand est ce que j'ai souris comme ca la dernière fois?" ca aurait pu l'aiguiller pour trouver d'autres idées folles mais elle fit le constat terrible qu'elle n'avait probablement jamais souris ainsi. 

Son visage se ferma instantanément et un léger soupir lui échappa. On pouvait surtout le remarquer à sa cage thoracique qui venait de se soulever, longuement, pour laisser ensuite filer un souffle d'air chaud de ses narines.

   

Un lieu à découvrir

@Ella Scott et Liam Keller

Au cabaret, on vend la folie en bouteille - Proverbe français

Elle te donne sa bénédiction. Ok, le terme est sans doute un peu fort pour parler d’une autorisation à poser ton fessier sur le tabouret d’à côté. Qu’importe la rhétorique… Tu prends place et commande un soda au barman qui s’approche de toi.

Ton visage se penche légèrement sur le côté alors qu’elle t’indique ne pas vouloir t’empêcher de fêter ce que tu as à fêter. Lui souriant, tu t’amuses de sa déduction, « Si je devais fêter un truc, je ne crois pas que je le ferai ici. ». Tu désignes le lieu d’un mouvement de main avant de donner de plus amples explications, « J’ai toujours trouvé les cabarets barbants, pas vous ? On s’assoit, on patient jusqu’à ce que le spectacle commence, et on assiste à une représentation qui, bien qu’elle soit sympathique, est souvent beaucoup trop longue. Ce n’est que mon avis évidemment… ». Tu récupères la boisson qu’on vient de te déposer sur le zinc et tu reprends le fil de tes propos, un sourire lumineux toujours fixé aux lèvres, « Non, franchement, pour m’amuser ou fêter quelque chose, je… Je ne sais pas, j’irais plutôt danser toute la nuit ou faire une activité qui sort de l’ordinaire. Mais je n’irai pas au cabaret ! ». Tu t’esclaffes en te rendant compte de la tirade que tu lui sors. La pauvre, elle ne te connaît ni d’Eve, ni d’Adam et tu viens la barber de ton avis plus que négatif sur l’endroit où elle est certainement venue passer un bon moment. « Pardon, je suis d’une impolitesse folle. J’imagine que si vous êtes là, c’est que vous aimez bien ce genre de lieu. », faisant pivoter ton tabouret, tu te tournes davantage dans sa direction, « Dites-moi, qu’est-ce qui vous emmènes ici ? ».

Pourquoi parles-tu autant Liam ? Parce que tu t’ennuies. Parce que tu as bien du mal à attendre le début des festivités. Tout cela oui, mais également parce que, l’ombre passagère sur le visage de ta voisine, tu l’as remarqué. Tu ne sais pas pourquoi elle se rembrunit, et tu es loin d’imaginer que cela puisse venir du sourire radieux que tu lui sers et qui ne te quitte quasiment jamais, mais ce qui est vrai, c’est que tu as toujours eu horreur de voir les autres tristes. Alors tu parles, comme si ta voix avait le pouvoir magique de faire s’envoler sa soudaine peine.

« Vous savez, si vous besoin de vous amusez ou de vous changer les idées, on peut se trouver un endroit bien plus sympa ! », tu te penches vers elle tout en buvant à la paille de ton verre, puis, tu percutes que ta proposition peut paraître particulièrement étrange. Tu ne voudrais pas qu’elle prenne ça pour un truc graveleux ou indécent, alors tu précises ta pensée, « Je veux dire… En fonction de ce que vous souhaitez, on peut faire une activité nettement plus alléchante. ». Tu t’enfonces, Liam, clairement, tu t’enfonces.


   

(c) princessecapricieuse

   

Quel étrange énergumène..."qu'est ce qu'il peut être bavard lui" pensa Ella en souriant.

Elle l'écoutait d'une oreille distraite. Il lui posait plein de questions différentes : est ce qu'elle aimait les cabaret? que faisait-elle là? est ce qu'elle voulait aller ailleurs? et bla et bla et bla....

Honnêtement, il avait l'air sympathique, mais un peu trop entreprenant au goût de la jolie brune. Elle ne le connaissait ni d'Eve ni d'Adam et au bout de quelques secondes il lui proposait d'aller ailleurs. 
Est-ce que cette technique de drague fonctionnait réellement? est-ce qu'une fille a déjà répondu : oh oui bien sûr! allons-y bel inconnu, emmène moi là où bon te semble! j'irais n'importe où avec toi....


Le fait qu'il soit si loquace interpellait Ella. Etait-il stressé? extrêmement jovial? 

D'habitude, elle aurait sûrement ignoré ce garçon en lui demandant d'un ton monocorde d'aller voir ailleurs, mais celui-ci l'intriguait. Alors, tout en touillant son verre en utilisant la rondelle d'orange posée sur le bord, elle répondit :

Alors petit 1 : je ne sais pas si j'aime les cabarets car c'est la première fois que je viens dans un endroit pareil.
Petit 2 : je viens ici parce que j'ai besoin de me changer les idées et mon boulot d'infirmière aux urgences me mets la tête à l'envers...j'ai besoin de voir de la joie, des paillettes et de l'amour.
Petit 3 : il y a sûrement des endroits plus sympas mais pour l'instant je vais me contenter de celui là.
Petit 4 : tu crois vraiment que sans te connaître à minima je vais partir avec toi, là, tout de suite, maintenant?

cette dernière question, elle la posa en arquant un sourcil incrédule et ne put s'empêcher de sourire car il avait vraiment l'air mal à l'aise.

Il avait vraiment une bonne tête, elle ne put s'empêcher de sourire plus largement.

Mais par dessus l'épaule de son interlocuteur elle repéra deux hommes assis face à face, à une table un peu plus loin. Ils buvaient un whisky tout en reluquant tout ce qui passait à proximité. Visiblement, leurs attentions c'étaient portés sur Ella, ils discutaient entre eux tout en jetant des oeillades peu discrètes vers elle. 

Oui, c'est clair, Ella était au coeur de leur discussion. 

Ils étaient vieux, gros, en costard bon marché, les doigts bagués et de grosses chaines en or massif ornaient leurs torses poilus. Beurk...à vomir!
Ils s'étaient positionnés dans un coin un peu dans la pénombre, près du mur et en retrait. Comme si ils cherchaient à avoir une vue sur la salle sans que l'on s'apercoive de leur présence.
L'un des deux avait le crâne dégarni, il devait avoir au moins 50 ans. L'autre devait avoir quelques années de plus. Ils avaient la dégaine des vieux mafieux qu'on croise dans les films.
Lorsqu'une serveuse passait à leurs côtés ils ne pouvaient s'empêcher d'avoir des sourires lourds de sens et des regards lubriques

Ella avait vraiment horreur de ce genre de personnages. Un soupir souleva la cage thoracique de la jeune femme et se bloqua. Elle reporta son regard vers le petit bavard et lui posa à son tour une question.

Je m'appelle Ella, et toi?


Elle tenta de rester concentrée sur lui et voulait faire abstraction des deux gros pervers mais c'était difficile. Ils étaient un peu trop insistant à son goût.

   

Un lieu à découvrir

@Ella Scott et Liam Keller

Au cabaret, on vend la folie en bouteille - Proverbe français

Tu parles, tu parles et tu parles. Tu as toujours été ainsi Liam. Jovial, sociable. Le monde extérieur ne t’inquiète pas, les gens le composant non plus. Tu es d’un naturel avenant. Même à l’époque où tu étais totalement bourré de médocs, on te décrivait comme agréable et souriant. Parce que ce sourire, il est ce que tu penses de la vie. Pour toi, elle est une bénédiction. Parfois dure, mais elle est précieuse et trop courte pour la passer à se focaliser sur les déconvenues qu’on peut y trouver. Tu le sais, car tu as vécu avec cette crainte de ne pas voir le lendemain, de ne plus pouvoir admirer un coucher ou un lever de soleil, de ne plus pouvoir rire, de ne plus pouvoir t’amuser. Alors, à présent, comme à l’époque d’ailleurs, tu en profites. Ton passage sur Terre est trop éphémère, tu en as conscience, et tu détestes perdre ne serait-ce qu’une seconde à te poser des questions métaphysiques sur l’univers. Toi, tu vis. Tu vis bien. Tu vis vite. Tu vis le plus joyeusement possible.

Sa réponse aurait pu te faire perdre ton sourire. Tu pourrais être chafouin, te sentir rejeté ou humilié, mais tu ne réagis absolument pas comme cela. Au contraire, ton sourire s’agrandit. Tu t’étais bien rendu compte que ta formulation était maladroite et sujette au quiproquo alors tu t’esclaffes, « Moi qui pensais avoir fait un monologue... ». Gentiment, tu te moques. Tu la taquines de tous les points qu’elle vient de soulever avant de reprendre ton sérieux, « Ce que je crois surtout, c’est que tu n’aurais pas été la première à accepter sans poser plus de questions que ça. ». Tu bombes légèrement le torse dans un signe de fierté, jouant le mec prétentieux avant d’éclater de rire, « Je suis désolé si mes propos t’ont semblé cavalier. Pour dire vrai, je pensais simplement à un lancé de hache ou à une rage room. Un truc plus marrant qu’ici et qui nous permettrait de nous dégourdir les jambes et de se marrer. ». L’attention de la demoiselle semblant être attiré par quelque chose, tu fais une petite pause pour regarder par-dessus ton épaule avant de lui sourire, « Et nous éviter des trucs aussi désagréables que ce genre d’imbéciles... ».

D’un mouvement rapide de la tête, tu désignes les deux gars qui matent allègrement dans votre direction. Ou plutôt… Les deux mâles en mal de frisson qui déshabillent du regard ta voisine.

« Liam, pour vous servir. », une légère courbette pour te présenter, et tu rapproches ton tabouret de bar du sien en posant doucement ta main sur le dessus de la sienne, « Suffit qu’ils pensent que c’est trop tard pour eux et ils lâcheront l’affaire. ». Tu lui souris avec malice en espérant qu’elle comprenne que ton geste n’est fait que dans le simple but d’éloigner les lourdauds, « A moins que ce ne soit ton genre, dans ce cas, on peut aller leur taper causette et je m’éclipse dans cinq minutes pour te laisser le champ libre. Ce n’est pas vraiment le style de mec qui me plaît... ». Évidemment, tu plaisantes. Tu as bien remarqué sa réaction de rejet, mais on ne sait jamais ! « Leur voisin est plutôt pas mal par contre, on peut se lancer dans une opération commando ! », tu rigoles en la fixant. Non pas que le voisin soit dégueu, au contraire, néanmoins, tu es à peu près certain qu’elle n’est pas venue ici pour draguer en compagnie d’un inconnu…

   

(c) princessecapricieuse