Mother daughter combo (Alexis)

@Alexis McKinney & Matilda Clarke

Mother Daughter Combo

Elle la regarde cette femme qui lui a donné la vie, et peut pas s’empêcher de se demander à quoi aurait ressemblé son existence si Alexis l’avait gardée. Les McKinney sont riches, peut-être plus que ce qu’elle peut se figurer. Peut-être que sa vie, ça aurait été comme dans ces séries à la Gossip Girl ou Elite, où on voit évoluer des jeunes fortunés. Mais elle sait pas à quel point c’est réaliste tout ça, elle se doute bien qu’il doit y avoir une grosse part de fiction. Est-ce qu’elle se serait vraiment intéressée à la mode, comme sa mère ? Ou au contraire pas du tout ? Ca lui fait bizarre d’imaginer tout ça, cette autre elle mais qui n’est au fond pas vraiment elle et n’existera sans doute jamais. Tout ce qu’elle peut faire, c’est essayer de mieux connaitre cette femme et espérer qu’elle la rejettera pas le jour où elle saura la vérité. Alors elle profite du moment Tilly, essaye de grappiller le plus d’informations possibles, tout ce dont elle a besoin pour mieux connaitre Alexis.

Et elle apprend des choses mine de rien, notamment le fait que l’homme qui partage la vie de la styliste ne peut pas être son père si cette dernière dit l’avoir rencontré au travail. La brune était trop jeune il y a seize ans, sur le point de faire des études à Paris, alors elle a du rencontrer son compagnon actuel que bien plus tard. L’adolescente est un peu déçue de pas avoir de piste plus précise pour l’instant, mais se console en se disant que ça viendra peut-être.

De toute façon, elle doit surtout se concentrer maintenant pour jouer son rôle, celui de la stagiaire, la passionnée de mode, là pour apprendre auprès d’une créatrice de talent. Mais visiblement, si elle a pas de compétence en matière de mode, elle doit en avoir pour les bobards parce qu’elle tarde pas à comprendre que le sien a fait mouche. Les coeurs c’était donc pas si bête, en témoigne la création qu’Alexis lui montre. Matilda se rapproche pour les distinguer (du premier coup d’oeil elle avait cru que c’étaient des pois sur le tissu). Elle y connait toujours rien en la matière, elle serait bien incapable de reconnaitre une tenue haute couture d’une autre de chez Primark, mais même elle sait reconnaitre que c’est beau, vraiment beau. Elle ressent une petite pointe de fierté en constatant de ses propres yeux le talent de sa génitrice, même si c’est un peu idiot parce qu’à part le sang qu’elles partagent, dans le fond elles sont rien l’une pour l’autre. Mais peut-être que ça changera, qui sait.

« C’est vous qui avez tout fait ? » qu’elle demande avec une forme d’admiration dans la voix, osant à peine approcher la main pour toucher le tissu. Si Alexis l’avait élevée, est-ce qu’elle en aurait eu des robes comme celle-là dans sa garde robe ? Elle a un peu de mal à imaginer, elle qui est abonnée au combo jean-sweatshirt-baskets. Le seul moment où elle fait un effort, c’est pour venir ici et être un peu crédible.

Mais voilà qu’une autre suggestion arrive pour la mettre dans l’embarras. Le projet de fin de stage… évidemment, ça fait partie du curriculum, et même que la note compte sacrément dans sa moyenne. Très franchement, elle s’en était pas trop souciée, persuadée qu’elle parlerait rapidement à Miss McKinney et pourrait abandonner le stage par la suite. Sauf qu’elle se rend bien compte que c’est pas si simple. Que toute cette histoire, ça pourrait lui prendre bien plus de temps que prévu, en fin de compte. Et si ça dure elle va faire quoi ? Même en apprenant à coudre maintenant, elle est pas sûre d’arriver à sortir quelque chose de potable. Et c’est une bonne élève Tilly, elle a pas tellement l’habitude d’échouer. Une mauvaise note pour un projet pareil, ce sera une vraie tache sur son dossier scolaire et pourrait compromettre ses chances d’entrer dans une bonne université…

Elle acquiesce pourtant, comme si c’était une excellente idée. Va falloir qu’elle réfléchisse et fasse pas n’importe quoi. Comme accepter d’aller voir ce client avec Alexis. Ce serait totalement stupide, une excuse de plus pour être découverte et…

« J’adorerais vous accompagner, merci ! » Les mots sortent de sa bouche avant qu’elle ait pu les arrêter, parce que même si c’est risqué, tout ce qu’elle veut c’est passer le plus de temps possible avec sa mère biologique. « C’est quel genre de client? » ajoute-t-elle en espérant que c’est pas une question stupide.